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Zouaoui Benhamadi : "l’ARAV n’est ni un gendarme ni un arbitre"

19-09-2016 08:10  Abbès Zineb

« Nous sommes une autorité indépendante » : une phrase martelée à  plusieurs reprises par Zouaoui Benhamadi, président de l’Autorité de régulation de l’audio-visuel, invité ce matin à la radio. Parlant de la genèse de cette institution,  il affirme qu’elle « est l’aboutissement d’une réflexion de plusieurs années, son rôle est central, son but est  de renforcer les espaces de la liberté d’expression ».

Elle est aussi ajoute t-il, l’expression de la volonté personnelle du président de la République », ayant trouvé son aboutissement dans la dernière révision constitutionnelle qui a défini ses champs d’intervention tout en lui donnant les moyens  de les assumer. A la question de savoir comment faire observer la neutralité  de l’instance, Zouaoui Benhamadi renvoie aux textes, uniquement aux textes, c’est à dire la loi en  toute dépendance, y compris vis-à-vis de l’exécutif.

« Nous avons à peine trois ans d’existence, laissez-nous travailler davantage, avancer davantage » , souhaite le président de l’ARAV qui expliquera que  l’installation de son instance n’a rien à voir avec  le conflit médiatique lié à l’annulation du rachat du groupe El Khabar  par une filiale du groupe CEVITAL.

L’invité de la radio a repris, par ailleurs à son compte l’expression du « chaos productif » pour décrire la situation d’anarchie qui prévaut actuellement dans le paysage audio visuel, où l’ on compte pas moins de 57 chaines de télévisions. « Nous allons nous atteler à mettre de l’ordre, en fonction des textes de lois, du cahier des charges et les mêmes dispositions s’appliqueront au privé et au public qui existent et qui arriveront éventuellement ».

S’agissant des chaines offshore, Zouaoui Benhamadi admet qu’elles émettent de l’extérieur, mais, précise t-il juste après « leur programmes sont produits en Algérie, pour un public algérien dans des studios algériens ».  A quand les chaines qui émettent actuellement de l’étrange, le feront-elles à partir d’Alger, du moins pour celles qui s’inscriront dans le cahier des charges. Apparemment, il faut compter avec le temps. « Nous avons besoin  de temps pour faire l’état des lieux, pour faire une évaluation techniques des moyens  et des capacités de diffusion et une fois ce travail fait, on dira voilà le nombre de télévisions qui peuvent émettre en fonction des nos possibilités en TNT, en analogique ».

Et de rassurer à ce propos que ceux qui auront la latitude d’être éligible aux moyens de diffusion de l’Etat  doivent se soumettre au cahier des charges et rien que le cahier des charges « pas de priorité en terme de fortune, de  langue,  de religion ». A propos  des détenteurs de capitaux privés intéressés d’investir dans l’audio-visuel, le patron de l'ARAV rappelle encore la règle d’or, à savoir « la présence de professionnels dans le capital de l’entreprise, les organes dirigeants et le staff et dans ce cadre précis, la compétition sera ouverte  tous », précise t-il.

Et au président de l’ARAV  de rappeler encore que son instance n’est « ni un gendarme, ni  un arbitre », mais un cadre pour asseoir et protéger la liberté d’expression consacrée dans la constitution.Et en aucun cas, elle ne se substituera à la justice, mais elle se veut comme « un instrument au service de la justice ». Enfin, le président de l’ARAV dénoncera le lynchage dont est victime la ministre de l’éducation, affirmant que son instance est entrain de réunir des éléments d’information en vue d’une réaction.



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