"Nous n’avons, avec la France, aucun différend. Nous avons seulement, entre nous, des dossiers en suspens qui empoisonnent constamment nos relations", a déclaré, hier soir, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.
S'exprimant au cours d'une rencontre avec les moudjahidine et les Français amis de la révolution algérienne, au Centre culturel algérien de Paris (France), le ministre a estimé que le langage et le ton ont changé (du côté français) et il en est de même pour certaines positions, notamment celles liées à notre histoire commune, soulignant que les Algériens n’éprouvent aucune hostilité ni rancœur vis-à-vis du peuple français.
Il a également indiqué que les positions françaises ont changé "positivement" et les relations bilatérales ont connu un "important" développement, notant cependant qu’il existe, de part et d’autre, des personnes qui ne souhaitent pas que ces relations se développent "davantage".
"Nos relations avec la France se sont beaucoup améliorées et nous souhaitons qu’elles s’améliorent davantage avec plus de résultats", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les deux pays doivent parvenir à des résultats "palpables" dans le règlement des problèmes liés à la question de la mémoire.
Il a rappelé, à cet effet, la mise sur pied de commissions à l’effet d’étudier les trois dossiers relatifs aux archives nationales, aux disparus et aux explosions nucléaires au sud algérien durant la colonisation.
A la question des archives, Tayeb Zitouni a souligné que l’Algérie demande le rapatriement de ses archives. Alors que pour les disparus, il a cité les cas de Maurice Audin, Larbi Tebessi, Djilali Bounaâma et Ahmed Bouguerra et d’autres qu’il faudra élucider au cours des discussions.
« Nous avons mis le train sur rail et c’est sans arrière-pensées, sans tabous et sans complexe que nous allons étudier tous ces dossiers », a-t-il affirmé, indiquant que la commission sur les essais nucléaires se réunira le 3 février et celle des disparus, le 11 février à Alger.
Tayeb Zitouni a reconnu que "le chemin est long et pénible qui demande de la patience" tout en soutenant que les solutions existent et la volonté également.