Avec le plébiscite aujourd’hui des amendements constitutionnels par les parlementaires au Club des pins, c’est un processus lancé par le président Bouteflika un certain 15 avril 2011, dans un mémorable discours, qui prend fin. Avec l’adoption des amendements constitutionnels, en attendant la publication dans le journal officiel, l’Algérie entre dans une nouvelle phase qualitative sur la voie de la construction de la démocratie et de l’Etat de droit.
Le 7 février 2016 restera comme un date phare, un jour mémorable dans l’histoire de l’Algérie. "Qu'il me soit permis, en ce jour mémorable dans l'histoire de notre pays, de nourrir une ambition citoyenne et légitime, partagée avec les représentants du peuple et en communion avec l'ensemble des Algériennes et des Algériens, l'ambition d'inaugurer, ensemble, une étape historique nouvelle porteuse d'avancées démocratiques irrévocables pour notre peuple, et pleine de grandes promesses pour notre nation", s’est félicité le président Bouteflika dans un message lu par le président du Parlement, Abdelkader Bensalah, à l'issue de l'adoption de la loi portant révision de la Constitution.
"Une ère prometteuse s'ouvre aujourd'hui"
Affirmant que l'Algérie "vient d'écrire une nouvelle page de son histoire politique et constitutionnelle", il a déclaré qu' "une ère prometteuse s'ouvre aujourd'hui pour notre peuple, une ère marquée par des conquêtes démocratiques substantielles et illustrée notamment par des acquis irréversibles visant la préservation des constantes nationales et des principes fondateurs de notre société".
Le président de la République a rappelé avoir pris la décision de mener à son terme le processus des réformes qu'il a engagées, dans leur volet politique, avec pour objectif de répondre "aux attentes légitimes de notre peuple en symbiose avec les évolutions du monde, à approfondir la démocratie, à consolider les fondements de l'Etat de droit et à renforcer les garanties constitutionnelles de promotion et de protection des droits et libertés de l'homme et du citoyen dans notre pays".
Adapter les textes à la nouvelle constitution
Le chef de l'Etat a indiqué que le processus des réformes engagées "n'est évidemment pas une fin en soi", ajoutant qu'il permet à la société algérienne "de passer d'une étape politique et constitutionnelle déterminée, à une autre étape qualitativement meilleure tout au long de la construction d'une société fondée sur les valeurs républicaines et les principes démocratiques". "C'est dans le sillage de ces réformes, porteuses d'un renouveau démocratique, que s'inscrit la présente révision constitutionnelle qui, comme vous le savez, à été précédée d'une refonte d'une partie de l'arsenal législatif et de l'élaboration de nouveaux textes dont vous avez été, à la fois, acteurs et témoins, et qui seront le moment venu, réexaminées et amendées par le Parlement à la lumière de la révision constitutionnelle que vous venez d'adopter", a-t-il ajouté.
Islam, Arabité et Amazighité
Le président de la République a indiqué que "les termes de cette consécration constitutionnelle, s'agissant des composantes fondamentales de notre identité que sont l'Islam, l'Arabité et l'Amazighité, stipulent que l'Etat oeuvre désormais et constamment à la promotion et au développement de chacune d'entre elles, marquant ainsi le souci de préserver la profondeur et la spécificité qui les caractérisent". Il a affirmé que la révision a également pour objectif "de recueillir un large consensus en consacrant et en approfondissant le principe fondamental de séparation et de coopération des pouvoirs qui constitue l'épine dorsale de la démocratie.
La révision a aussi pour objectif "le renforcement des attributions du Conseil de la Nation en lui conférant le droit d'initiative et d'amendement dans le domaine législatif" et "en conférant à l'opposition politique un statut constitutionnel, ce qui immanquablement contribuera à insuffler une nouvelle dynamique à nos institutions constitutionnelles", a-t-il relevé.
Mise en place d'une cellule de suivi
Par ailleurs, le président Bouteflika a annoncé la mise en place d'une cellule de suivi chargée de veiller à la concrétisation "minutieuse et intégrale" des nouvelles dispositions contenues dans la loi portant révision de la Constitution. "J'ai décidé, en ma qualité de garant de la Constitution, de mettre en place, auprès du président de la République, une cellule de suivi dont la mission essentielle sera de veiller attentivement, dans les temps impartis et jusqu'à son terme, à la concrétisation minutieuse et intégrale de ces dispositions et de m'en tenir régulièrement informé".
A travers la mise en place de ce mécanisme, le chef de l’état témoigne ainsi de sa volonté d’être un gardien vigilant du suivi de cette nouvelle constitution.