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Visite inédite du chef des renseignements syriens au Caire

17-10-2016 15:05  Mourad Arbani

Figure emblématique des services de sécurité et de renseignements syriens, le général Ali Mamlouk, a effectué dimanche une visite surprise au Caire, la première rendue publique à l’étranger depuis le début de la guerre en Syrie, selon les médias officiels.

Cette visite rarissime du chef de la Sécurité nationale syrienne, qui regroupe tous les services de sécurité, intervient après des tensions grandissantes entre l’Egypte et l’Arabie saoudite laquelle soutient à bout de bras les groupes terroristes en Syrie leur assurant finances, armes, formations, propagande...

Selon l'agence officielle Sana, le général Mamlouk, qui est un homme de confiance du président Bachar El Assad, « a effectué une visite officielle d’un jour au Caire sur invitation de la partie égyptienne ». Le patron des services de sécurité syriens « a rencontré le général Khaled Fawzi, vice-chef de la Sécurité nationale en Egypte, ainsi que d’importants chefs de sécurité », a encore indiqué l’agence.

La rencontre a permis aux deux parties de s'entendre « sur la coordination des positions politiques entre le Syrie et l’Egypte ainsi que sur le renforcement de la coopération dans la lutte contre le terrorisme qui frappe les deux pays » ajoute la même source.

La visite intervient deux semaines après le vote égyptien à l’ONU en faveur d’une résolution russe sur la Syrie qui a provoqué la colère de l’Arabie saoudite, pourtant allié de l’Egypte d’Abdel Fattah al-Sissi. La résolution appelait à la cessation des hostilités en Syrie mais sans mentionner les frappes russes.(Avec médias et agences)

L’Egypte veut être indépendante

Expliquant les raisons du coup de froid entre Le Caire et Riyad, un journaliste égyptien Ibrahim Issa l’a attribué aux velléités hégémonistes de l’Arabie « qui ne supporte pas les positions souverainistes et indépendantes de l’Egypte et s’emploie pour que la position du Caire soit totalement calquée sur celle de Riyad ».

Lors de son programme télévisé diffusé sur la chaine « Le Caire et les gens », Issa a reproché à son pays d’avoir renoncé ces dernières années  à son rôle avant-gardiste au sein du monde arabe et « d’avoir suivi les yeux fermés le salafisme wahhabite », selon ses termes.

Dans le discours qu’il a prononcé lors d’un forum organisé par les  forces armées, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a, quant à lui, assuré que son pays « suivait une politique indépendante sur la question syrienne, insistant sur la nécessité de respecter la volonté du peuple syrien, de désarmer les  groupuscules extrémistes et de reconstruire la Syrie.

Sissi a également violemment critiqué ceux qui selon lui veulent torpiller les relations de l’Egypte et l’isoler: » l’Egypte ne se prosternera que devant Dieu. Nous n’avons aucun problème à faire face à n’importe quel défi tant que les Egyptiens forment un seul coeur… L »indépendance constitue l’honneur, la noblesse et l’éthique . Quiconque voudrait avoir une volonté libre devrait supporer les pressions », a-t-il conclu.



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