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Violence contre les femmes : la loi fait des… heureuses

12-12-2015 18:37  Rafik Benasseur

La loi contre les violences faites aux femmes adoptée jeudi par le Conseil de la Nation (Sénat) après plus de dix mois d’attente, semble satisfaire de larges secteurs du mouvement associatif féminin. Bien que la majorité des organisations pensent qu’il s’agit d’un premier pas sur le long et sinueux chemin menant à la consécration de la femme comme citoyenne à part entière, le ton est tout de même à l’optimise.

Ainsi, l’association pour l’émancipation de la femme estime que le vote du Sénat est une «réponse positive à nos attentes, après tant de souffrances, après le drame odieux de Razika». Pour l’association que préside Soumia Salhi, l’adoption de cette loi criminalisant la violence contre la femme est une «avancée pour les femmes algériennes contre une violence planétaire, c’est d’ailleurs la première loi de ce genre dans notre région du monde ».

Et d’ajouter : «C’est aussi un succès pour nos luttes, un encouragement. Dans les années 2000 nous avons mené campagne contre le harcèlement sexuel au travail, dans les années 2010 nous avons demandé une loi cadre sanctionnant les violences faites aux femmes».

L’association femme émancipées, rappelle aussi le «martyre de Razika», cette jeune femme écrasée par un voyou à Msila pour souligner l’avancée de la cause de femme en Algérie. Pour autant, l’association note qu’il y a des «insuffisances comme la clause du pardon» qui fait perdre, d’après elle, «beaucoup à la loi».

Une avancée qui en appelle d’autres

Cela ne l’empêche pas d’apprécier cette loi comme un «premier pas positif qui exprime d’abord un nouveau consensus de la société condamnant cette violence». L’association pour l’émancipation de la femme estime tout de même que le combat contre les violences «est encore long».

Celui-ci, se «mènera dans la société, sur le terrain, pour faire reculer encore plus les mentalités patriarcales et les préjugés sexistes». Il y a aussi, lit-on, «le combat pour abroger le code de la famille, pour l’égalité lors du mariage et du divorce».

De la même manière l’association de Mme Salhi évoque un autre combat à mener et qui consiste à faire en sorte que l’accès soit «massif au travail, notamment aux postes de responsabilité». Enfin, les militantes pour l’émancipation de la femme estiment qu’il y a du travail à faire pour lutter contre la «précarité qui favorise le chantage et pour un développement qui assure les possibilités de promotion sociale».



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