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Vente d’alcool : Sellal désavoue Amara Benyounès et cède devant la pression des islamistes

14-04-2015 15:21  Abbès Zineb

Encore une fois, le pouvoir vient de donner une preuve qu’au sommet de la hiérarchie, ça tire à hue et à dia. Il y a quelques jours Amara Benyounès, ministre du commerce, qui a succédé à l’islamiste Hachemi Djaâboub avait décidé d’annuler une instruction, datant de l’époque de Abdelaziz Belkhadem, laissant toute la latitude aux Walis de juger de l’opportunité de l’ouverture, mais surtout de la fermeture des débits de boissons alcoolisées et des bars.

En application de cette directive, qui est en totale contradiction avec la constitution, de nombreux walis, convertis à la bigoterie ambiante, se sont fait un plaisir ostentatoire de fermer à tour de bras des bars et des débits de boissons au motif fallacieux qu’ils ne sont pas conformes à la réglementation. En arrivant à la tête du ministère du commerce, Amara Benyounès a tenté de reprendre un peu les choses en main. Et c’est dans cet esprit qu’il a pris la décision d’annuler la mesure de Belkhadem et Djaâboub, partant du fait que la loi de la république s’applique sur toute l’étendue de l’Algérie et que les wilayas ne sont pas des Etats autonomes en matière de prise de décisions.

Sauf que l’instruction de Benyounès n’a pas été du goût des islamistes qui ont aussitôt mobilisé leur artillerie médiatique. El Bilad, Echourouk et toute la presse islamiste, relayée sur les réseaux sociaux est parti en guerre contre Amara Benyounès. Un appel est même lancé pour des marches jeudi après la prière de vendredi prochain.

Ayant visiblement pris peur, face aux intimidations des islamistes, le gouvernement a décidé de faire marche arrière. Et donc d’annuler l’instruction de Benyounès, au prétexte qu’il aurait agi en solo, sans en référer au Premier ministre. Ce qui est totalement faux, car on voit mal un ministre prendre une telle décision sans consulter au préalable son supérieur.

Cette reculade est la preuve que des territoires de la république, reconquis dans les années 90 au prix d’un immense martyre des patriotes qui ont bravé l’islamisme terroriste sont train de revenir dans l'escarcelle des islamistes. Ce que les terroristes n’ont pas pu avoir par la terreur armée, ils sont en train de se le faire donner sans coup férir par un pouvoir prêt à toutes les concessions pour jouer encore quelques prolongations, quitte à se faire les tacherons du projet islamiste. Quant à Amara Benyounès, et paré un tel désaveu, il ne lui reste qu’une seule alternative : démissionner pour ne pas trahir le sang des martyrs de la république dont il se réclame.



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