Algérie 1

Icon Collap
...

Une tripartite informelle entre le Gouvernement, l’UGTA et le patronnât pour prendre la température et scruter l’horizon

15-09-2016 13:51  Abbès Zineb

C’est une sorte de tripartite informelle qui se tient depuis ce matin au palais du gouvernement. Au menu , il est question, pour les trois partenaires, Gouvernement, UGTA, patronnât, de peaufiner la liste des métiers à pénibilité qui seront exonérés de l’obligation de retraite à 60 ans, à partir de janvier 2017. Le gouvernement et l’UGTA, chacun de son côté, devaient élaborer cette liste des métiers à risques.

Mais à travers les propos de Amar Takdjout, secrétaire général de la fédération des travailleurs du textile et du cuir, on comprend que beaucoup reste à faire s’agissant de la mise en place définitive de cette liste qui nécessite, selon lui une plus large consultation qui devrait impliquer les entreprises, la médecine du travail et la sécurité sociale. « Cette liste ne doit pas être fermée » a t-il déclaré, dans des propos à Liberté.

De son côté, le gouvernement a-t-il pu établir sa propre liste ? Tout porte à croire que ce dossier relatif au métiers pénibles et marqué du sceau de l’improvisation, du bricolage et surtout d’un manque de visibilité. Pour rappel, les métiers à risques est une carte que le gouvernement a sorti de son chapeau pour tenter de calmer la grogne des syndicats qui sont vent debout contre la décision du gouvernement de revenir sur la retraite, sans condition d’âge, considérée, par eux comme « un droit acquis ».

Une intersyndicale contre le gouvernement

Mais malgré cette concession en rapport avec les métiers à risques, les syndicats ne veulent rien entendre à la raison du gouvernement. D’ailleurs des contacts sont en cours entre plusieurs syndicats autonomes pour mettre en place une intersyndicale pour faire front contre le gouvernement. « Il y a d’autres moyens de sauvegarder à la fois les droits des travailleurs et l’équilibre financier de la caisse des retraites, argumente Sadek Dziri, leader de l’UNPEF, puissant syndicat de l’éducation, citant des économistes qui proposent d’autres alternatives que l’abolition de la retraite anticipée.

En attendant que la question soit tranchée dans un sens ou un autre, les différentes agences de la CNR sont quotidiennement prise d’assaut par des centaines de travailleurs qui se précipitent pour finaliser leurs dossiers de retraite avant la date limite de janvier 2017. « je n’ai que 50 ans, je peux encore travailler dix ans, mais je pars à la retraite pour bénéficier de la prime de départ. Avec environ 2,5 millions de dinars de prime, je vas lancer mon affaire », avoue Slimane S, un cadre de la SNVI à qui pourtant l’entreprise a proposé une promotion contre renoncement à son projet de partir en retraite.

Avec la crise, de nombreux travailleurs ont peur de voir leur entreprises respectives supprimer la prime de départ. Mais outre le dossier de la retraite et de la nomenclature des métiers à risques qui continuent d’agiter le front syndical, la tripartie d’aujourd’hui sera l’occasion aussi pour les trois partenaires de faire un point croisé sur la conjoncture économique, à la veille de l’ouverture des débats parlementaires sur la loi de finances 2017. Les bases syndicales de l’UGTA mettent sous pression Sidi Said, en l’obligeant se faire l’écho de leurs préoccupation auprès du gouvernement.

Le FCE veut revoir le système des subventions

Pour sa part, le patron du FCE qui veut bien jouer collectif avec ses deux partenaires veux faire faire entendre sa voix, en préconisant au gouvernement de passer aux actes au sujet des subventions qu’il n’est plus possible aujourd’hui de continuer à distribuer de façon indiscriminée. Pour rappel, les subventions est un des leviers identifié par le gouvernement pour réduire le déficit. Une option appuyée par des économistes de renom, comme Abdelatif Benachenhou. Sauf que les subventions ciblées impliquent une connaissance sociologique et statistique de la population par l’administration, ce qui est très loin d’être le cas.

En fait, cette problématique illustre le déphasage qui existe entre l’Etat et la société. Mais, face à la crise, la fatalité du creusement du déficit, alors que les perspectives de l’évolution du marché pétrolier restent pour le moins aléatoires, le gouvernement Sellal n’a pas d’autres choix que de prendre des mesures impopulaires ? Il n’a pas le choix. Le temps joue contre lui.



Voir tous les articles de la catégorie "Economie"