Une trentaine de fédérations de l’UGTA se sont réunies mercredi à la Maison du peuple pour plancher sur le nouveau code du travail qui sera au menu de la session parlementaire ouverte mardi. Le moins qu’on puisse dire est que la totalité des fédérations ont mal accueilli le projet, le considérant comme « contre-révolutionnaire ». Et cela par rapport à un certain nombre de dispositions contenues dans le projet.
Les représentants des fédérations voient dans le texte la remise en cause de la place des travailleurs, notamment dans les Conseils d’administration où ils seront réduits à un rôle de figurants. La mise en place des contrats à durée déterminée (CDD), une pratique qui existe désormais dans tous les pays du monde n’est pas du goût de l’UGTA qui y voit un moyen d’accentuer la précarisation des jeunes demandeurs d’emploi.
Le droit de grève consacré dans la Constitution est remis en cause dans le projet qui met plusieurs balises pour son exercice en plus du fait que les journées de grève ne seront pas payées. Cette disposition est destinée à dissuader les syndicats grévistes qui abusent du doit de grève, notamment dans les secteurs de l’éducation et la Santé.
Globalement le texte du Gouvernement ne plait pas à l’UGTA qui va bientôt présenter sa propre copie en mettant en place son comité d’experts, universitaires et syndicalistes qui vont produire leur propre copie. Cette copie contiendra un certain nombre de propositions qui ont été évoquées lors des discussions. Notamment la création d'un Conseil supérieur de la fonction publique et la révision des congés hebdomadaires (week-end) dans certains secteurs, notamment les banques.
La fédération nationale des travailleurs du tourisme, du commerce et de l'artisanat, a quant à elle plaidé par le biais de son secrétaire national, Azira Mohamed, pour une "révision du mode de recrutement de la main d'oeuvre étrangère et sa limitation à certains secteurs en vue de lutter contre le chômage". Par ailleurs, les fédérations sont revenues sur l’abrogation du fameux article 87 Bis du code de travail. L’abrogation de cet article, en application de l’annonce faite par le président Bouteflika, concernera uniquement les travailleurs classés de l’échelle 1 à l’échelle 5 et son impact financier est 2.400 milliards de dinars.