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Un responsable d'Air Algérie condamné au Canada pour agression sexuelle

07-01-2015 20:40  Abbès Zineb

Le représentant général d'Air Algérie au Canada, Abdelaziz Laouar, a été condamné, hier, par le palais de justice de Montréal (Canada) pour agression sexuelle d'une employée de la compagnie nationale de transport aérien.

Selon la presse canadienne qui révèle l'information, mercredi, le ministère public reprochait à l'accusé d'avoir embrassé à deux reprises une jeune employée dont il était tombé amoureux.La victime a travaillé dans les bureaux d'Air Algérie de 2008 à 2010. Elle a perdu son emploi parce que son contrat n'a pas été renouvelé. Elle pense avoir été punie pour avoir dénoncé le comportement de son responsable.

De son côté, l'accusé a fait valoir au procès que les deux baisers reprochés étaient pure invention de la part de son employée. Si elle a perdu son emploi, c'est parce que son travail laissait à désirer et qu'il y a eu des changements dans les manières de faire de la compagnie.

Le juge du palais de justice de Montréal n'a pas retenu la version de l'accusé et écrit dans le verdict rendu en la circonstance que "si le témoignage de l'accusé impressionne par sa logique d'affaires, par un sens de stratégie des affaires, par l'admiration que même lui voue à la plaignante, il y a lieu de conclure à l'absence de crédibilité de l'accusé qui présente un témoignage réticent, vague, invraisemblable, non substantifié, argumentatif et évasif".

Au sujet de la version de la victime, le même juge écrit que"le témoignage de la plaignante est véridique, authentique, rendu sans animosité. La plaignante n'a pas travesti la vérité. Son témoignage a été rendu avec mesure et sans que la recherche de justice cède le pas à d'autres impératifs moins nobles".

En 2008, le patron et l'employée développent une relation d'amitié, de fraternité, voire de grande affection, note le juge. Puis en janvier 2009, il lui dévoile son amour par courriel. «La finesse de ton esprit n'en finit pas de m'étonner...», écrivait-il à son  employée.

Or, la jeune femme répond qu'elle n'a pas voulu autre chose qu'une relation amicale et professionnelle. Elle lui permet de lui témoigner son amour, mais en insistant sur le fait que de son côté elle le voit comme un ami.

Le juge décrit l'accusé comme un homme "brillant", un "homme qui avait besoin du consentement et de la participation de la plaignante pour qu'ils construisent ensemble la demeure de l'amour au cours de laquelle, deux fois, il lui imposera un baiser non consensuel".

Laouar Abdelaziz est arrivé à Montréal en avril 2008, pour implanter Air Algérie.  La victime qui était employée d'une compagnie aérienne connexe à Montréal depuis 2007, craignait de perdre son emploi dans le chambardement. Au bout de quelques mois, elle a été embauchée par Air Algérie.

L'accusé a embrassé son employée dans la voiture, en mars 2009, après un souper au restaurant. Au procès, elle a raconté avoir été désemparée par le geste.

Réaffectée à d'autres tâches

La jeune femme lui a ensuite exprimé dans un long courriel "son dépit de l'accentuation des pressions amoureuses de l'accusé». «Elle formule sa souffrance devant les pressions accentuées et ses attentes de réciprocité", souligne le juge.

Le second baiser est survenu en juillet 2010, dans un bureau de la compagnie aérienne. Il lui aurait effleuré un sein en même temps. Elle était fâchée. Elle a par la suite été réaffectée à d'autres tâches, ce qu'elle n'a pas apprécié. Elle a demandé à son patron de réintégrer son ancien poste, sans succès.



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