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Un nouveau syndicat pour une justice moribonde

13-04-2016 14:52  Lila Ghali

 

Des magistrats sont depuis quelques semaines entrain de mettre en place une nouvelle structure syndicale en vue de faire bouger le cocotier de la justice et défendre les valeurs de justice. Cette initiative vient selon ses initiateurs combler un manque évident dans l’expression publique, monocorde et orientée, de la magistrature ces dernières années.

Plus d'injustice que de justice

Le nouveau syndicat, qui n'aura rien à voir avec le syndicat-maison actuel, aura pour buts, selon toujours ses initiateurs,  l’indépendance de la fonction judiciaire, qui sera garante des droits et libertés des citoyens, la défense du droit et des institutions judiciaires, afin de promouvoir une justice accessible, efficace et humaine, la défense des intérêts moraux et matériels des magistrats...

Ce projet porteur d'espérance sera hautement bénéfique car, dans leur immense majorité, les algériens ne s'accommodent pas de la manière dont est géré le secteur de la justice. en effet, ne faut-il pas s'inquiéter de voir l'appareil judiciaire produire aujourd'hui plus d'injustice que de justice ? Chaque jour, nous rencontrons des algériennes et des algériens victimes de verdicts effarants. Il ne faudra pas ensuite s'étonner qu'à terme toutes les rancoeurs accumulées à l'endroit de la justice provoquent un séisme dans le pays.

Un appareil judiciaire sourd aux cris d'injustice

Nombreux sont les citoyens qui clament que l'autorité judiciaire a atteint un degré d'immoralité jamais atteint auparavant. L'appareil judiciaire est plus que jamais sourd aux cris d'injustice que poussent les condamnés qui clament leur innocence. Le corps judiciaire demeure, plus que jamais, rétif à s'humaniser et à faire une application de la loi acceptée par tous. Pourquoi les magistrats continuent-ils à se comporter comme s'ils étaient détenteurs de tous les pouvoirs alors que la justice n'a et ne doit avoir que les pouvoirs que lui confère la loi ?

En produisant quotidiennement des perversions, la justice s'éloigne inexorablement de l'éthique et de la légalité. Dans nos tribunaux règne l'arbitraire. Nombreux sont les citoyens indignés et les juristes, imbus des valeurs de justice, qui constatent, la mort dans l'âme, que la justice est embolisée, intellectuellement et juridiquement inerte, ne produit aucune amélioration des normes et praxis.

Dans les  rangs des magistrats et des avocats, le scepticisme a depuis longtemps cédé la place à la désolation, car ils sont promis à végéter et à être enfermés dans une sclérose débilitante, eux dont la vocation première et de protéger la société, de dire le droit, de rendre justice à tous sans exception.

Triomphe du non-droit

Notre justice est actuellement entrain de saper les fondements de notre société en permettant au non-droit de triompher contre le droit. Les prisons sont toutes devenues de véritables couvents où sont soumis les internés à une véritable fanatisation religieuse. La récidive métastase et signe l'échec de la justice.

Face à cela, notre supposé ministre de la justice a trouvé la parade pour justifier son impéritie en n’arrêtant pas de clamer que la justice est indépendante comme il n'a cessé de le soutenir mordicus hier devant les députés. C'est ce qui le dédouane, pense-t-il de ses responsabilités et l'autorise à ne rien faire. Si, il a pondu une soi-disant réforme, en introduisant des amendements au code de procédure pénale, lesquels, selon les spécialistes, ne feront qu’aggraver les choses et mettre en péril les libertés individuelles et publiques.

Le Président de la République doit à la Nation, qui lui a donné ses suffrages, de corriger la grave erreur de casting qui a placé le ministre actuel là où il se trouve par pure erreur et aggravé ainsi la triste situation du secteur de la justice.



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