La police turque a intercepté lundi un nouveau groupe de plusieurs centaines de migrants, en majorité des réfugiés syriens, en route pour la ville-frontière d'Edirne (nord-ouest) avec l'espoir d'entrer en Grèce, a rapporté un photographe de l'AFP. Bloqués depuis plusieurs jours dans une gare routière d'Istanbul par les autorités qui les empêchent de monter dans des bus, quelque 700 migrants ont décidé dans la nuit de dimanche à lundi de prendre la route pour Edirne, à quelque 250 km de là. Après avoir passé la nuit sur le bas-côté de l'autoroute qui mène à l'ancienne capitale de l'empire ottoman, la cohorte, sacs à l'épaule, a repris sa marche à l'aube.
Certains d'entre eux ont réussi à monter à bord de bus ou de véhicules particuliers, les autres ont continué à progresser sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute, au milieu du trafic matinal, où ils ont été finalement stoppés dans les faubourgs d'Istanbul par un barrage de la police antiémeute. Depuis près d'une semaine, de nombreux migrants qui souhaitent entrer dans l'Union européenne ont pris la route d'Edirne après un appel, largement relayé sur les réseaux sociaux, leur recommandant d'éviter la traversée périlleuse de la mer Egée entre les stations balnéaires du sud-ouest turc et les îles grecques.
Jusqu'à 2.000 d'entre eux ont campé autour de la ville, située à quelques kilomètres de la Grèce et de la Bulgarie, mais les autorités turques leur ont interdit d'approcher la frontière. Une partie a quitté les lieux dimanche après plusieurs jours d'un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre turques. "Nous sommes prêts à envoyer des gens aux pays qui leur ouvrent leur portes mais aucun pays n'a malheureusement donné une réponse favorable", a justifié samedi le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu à l'issue d'une rencontre avec une poignée de représentants des candidats à l'exil. Quelque 2,2 millions de Syriens sont entrés en Turquie depuis le début en 2011 de la guerre civile qui fait rage dans leur pays. (afp)