L’annoncepar le Secrétaire Général du parti FLN, Djamel Ould Abbès, de la convocationd’une tripartite qui le réunira avec le Secrétaire général de l’UGTA,Abdelmadjid Sidi Said et les chefs des organisations patronales nommant le FCE,a provoqué un début de polémique sur les tenants et les aboutissants de cerendez-vous.
Et pourcause, c’est la première fois que ce parti décide de tenir un conclave avec lespartenaires économiques et sociaux du gouvernement. Pour quel objectif ? Laquestion coule de source d’autant plus que le parti FLN est lourdementreprésenté au gouvernement d’Ahmed Ouyahia qui a paraphé il y a une dizaine dejours le programme de partenariat public-privé (PPP).
Le Premierministre qui, jusqu’à preuve du contraire dispose de la confiance du président,s’en trouve ainsi lâché par son partenaire politique, par le simple fait que lechef de ce dernier, ait convoqué une tripartie bis.
Il y a sans doute de l’eau dans le gaz entreOuyahia et Ould Abbès même si, toutes les mesures prises par le gouvernementsont censées être puisées dans le programme du président de la république queces ‘’deux frères ennemis’’ prétendent défendre.
Qu’est cequi fait courir alors Djamel Ould Abbès en plantant une épine au pied d’AhmedOuyahia ? D’aucuns n’hésitent pas à faire le parallèle avec le crucialrendez-vous de 2019 pour lequel les grandes manoeuvres ont déjà commencé.
AhmedOuyahia qui ne désespère pas d’aller à la «rencontre de son destin», estsurveillé comme du lait sur le feu. Ould Abbès l’avait mainte foisaccusé, et avant lui Amar Saâdani, de vouloir griller la politesse auprésident. Si bien que le chef du RND a été amené au mois d’octobre dernier à clarifier ses positions.
«Je lesoutiens en tant que président et je le soutiendrai en tant que candidat»,avait- il fini par lâcher, à propos de l’intention qu’on lui prête de vouloirfaire cavalier seul.
Mais ilsemble que cette mise au point qui ressemble à un passage aux aveux, n’ait passuffit à dissiper la peur chez Ould Abbès et ses sponsors. Ce dernier ne rateaucune occasion pour écorcher le Premier ministre, l’air de signifier qu’il nepartage pas ses choix et ses déclarations sur la situation de l’économie.
L’annonce decette fameuse tripartite sans le Premier ministre, a ainsi renforcé le camp deceux qui pensent qu’on assiste au début de la fin d’Ahmed Ouyahia.
Il est vrai que Djamel Ould Abbès est connupour être quelqu’un qui ne s’engage pas sur des choses s’il n’est pas dûmentautorisé à le faire.
Le Premierministre affiche en tous cas un profil bas. Aucune réaction.
Il sait quecette réunion inédite n’est pas normale surtout qu’elle regroupera ceux qui pourraient porter un éventuel 5ème mandat. A plus d’une année et demie de la présidentielle,chaque geste et chaque déclaration sont, ainsi, examinés et jugés.