C’est connu : le mois de Ramadhan en Algérie est une période où le gouvernement est sur les dents, particulièrement le ministère du commerce qui se retrouve en première ligne. Et pour cause, la valse des étiquettes des produits alimentaires qui connaissant de subite envolées qui défient toutes les règles du marché.
Cette année, le contexte est bien particulier, car en plus de la tension sur les produits alimentaires, il ya le climat de révolte dans les pays arabes et le risque de contagion qui peut à tout moment se manifester en Algérie où le climat général est loin d’être à la détente.
Et c’est sans doute à l’effet de prévenir tout risque potentiel de trouble que le gouvernement algérien à pris les devants. Ainsi, avons-nous appris de bonnes sources, tous les ministres doivent reprendre leurs postes le 1er jour de Ramadhan, après de courtes vacances.
Auditions "Ramadhanèsques"
Le président Bouteflika, pour ce qui le concerne, va renouer renouant avec les auditions « ramadhanèsques » des ministres qui ont déjà finalisé leurs chiffres pour le grand oral avec le président Bouteflika. Cette année ces auditions pourraient être également le prolongement des consultations politiques conduites le mois de juin par la commission Ben Salah. On se souvient qu’à l’occasion du dernier Conseil des ministres, le président Bouteflika avait clairement indiqué que la porte des consultations politiques était toujours ouverte. Son entourage, ajoutant qu’il pourrait profiter des ces auditions en soirée du mois de Ramadhan pour recevoir des personnalités politiques qui avaient boudé la commission Ben Salah.
Réaménagement sécuritaire
Sur le front sécuritaire, il ya eu ces derniers jours un nouveau réglage de soupape, avec un réaménagement du dispositif de sécurité. On en a d’ailleurs constaté les effets à travers le renforcement des barrages aux entrées des villes, notamment Alger. Sans doute que les récents attentas kamikaze perpétrés les semaines dernières à Bordj Ménaiel (Boumerdés) sont pris très au sérieux par l’armée, comme un signe d’une réelle intention des groupes armés de revenir à la charge en ce mois de Ramadhan. L’élimination lundi des trois terroristes dans la wilaya de Boumerdes, alors qu’ils s’apprêtaient à commettre un attentat kamikaze est le résultat de cette vigilance renforcée.
Sur le front commercial, souvent objet de tension pendant le Ramadhan, le gouvernement semble avoir également pris les devants. D’abord avec l’élargissement du fameux couffin du Ramadhan qui touchera cette année pas moins de 1,7 million de personnes à l’échelle nationale, mais sous une nouvelle forme au niveau de sa distribution afin de parer aux détournements qui ont hélas émaillé par le passé cet acte de solidarité nationale.
Produits alimentaires disponibles
S’agissant des produits alimentaires, les importations ont déjà commencé en vue d’une plus grande disponibilité de l’offre. En tous cas des assurances ont été apportées lundi à ce propos par le directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du commerce. Abdelaziz Ait Abderrahmane, qui intervenait sur les ondes de la radio pour expliquer que "Les importations de 6000 tonnes de viande bovine congelée ont commencé le 15 juillet. Au total, 10 000 tonnes de viande rouge surgelée seront mises sur le marché – dont 4000 tonnes de viande ovine de production locale – ainsi que 10 000 tonnes de viande blanche congelée de production nationale".
"La viande rouge sera importée d’Inde, où les prix sont plus compétitifs", selon Abdelaziz Aït Abderrahmane. "Ce sont des missions spécialisées du ministère qui se sont déplacées dans ce pays. Donc, il y a toutes les assurances que c’est une viande de très bonne qualité, égorgée selon le rite musulman. Il n’y a pas lieu de s’affoler" , a‑t‑il rassuré, voulant couper court à toute polémique comme celle de l’an passé sur la qualité de la viande importée. Cette viande sera cédée entre 450 et 500 dinars le kilogramme.C’est la SGP Proda qui se chargera de la mise sur le marché de cette viande dans toutes les wilayas. Suite à certains détournements de viande surgelée l’an dernier, revendue par exemple comme viande fraîche, le ministère du Commerce a mis en place une nouvelle organisation pour renforcer le contrôle de la distribution, les enseignements des défaillances de l’an passé étant (en principe) bien pris en compte.