Sous la pression de la Grande Bretagne et de la France, l'Union Européenne, par la voix des ministres Affaires étrangères, a décidé lundi soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les mercenaires islamistes qui combattent le peuple et le pouvoir syriens.
Cependant, les 27 "se sont engagés à s'abstenir d'exporter des armes à ce stade et, en tout état de cause, à appliquer un certain nombre de critères stricts à d'éventuelles exportations futures", a expliqué le ministre luxembourgeois Jean Asselborn, afin de ne pas mettre en danger l'initiative de paix russo-américaine.
Cette décision a donné pleine pleine satisfaction aux deux seuls pays va-en-guerre que sont la Grande-Bretagne et la France, les deux seuls pays européens qui n'ont pas arrêté de réclamer depuis de nombreux mois la levée de l'embargo des armes à destination des terroristes islamistes.
"L'UE a décidé de mettre fin à l'embargo sur les armes pour l'opposition syrienne et de maintenir les autres sanctions contre le régime syrien", a déclaré le ministre britannique William Hague. "C'est le résultat que souhaitait la Grande-Bretagne". Il s'agit "de la bonne décision" car elle "envoie un message très fort de l'Europe au régime d'Assad".
M. Hague a précisé qu'i n'y avait pas "de plan immédiat" pour envoyer des armes mais que la levée de l'embargo lui "donnait la flexibilité de le faire à l'avenir si la situation continuait à se détériorer".
Plusieurs pays contre au "nom des principes de l'Europe"
Les ministres européens ont décidé de se revoir le 1er août 2013 afin de "réexaminer" leur position. Durant cette période de deux mois, aucune arme ne sera expédiée. Ce délai devrait leur permettre de dresser un premier bilan de la conférence internationale "Genève-2" prévue en juin à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie.
Quoiqu'il en soit, plusieurs pays européens, dont l'Autriche, la Suède, les Pays-Bas ou la Belgique, ont indiqué n'avoir aucune intention d'armer les rebelles. Envoyer des armes est "contraire aux principes" de l'Europe, qui est "une communauté de paix", a regretté le ministre autrichien Michael Spindelegger, qui a dénoncé l'attitude de la France et de la Grande-Bretagne.