Dernière évolution sur le front sud-ouest d’Alep : la brèche que les milices ont ouverte durant le week-end dernier, de Ramousseh en direction des quartiers Est est désormais totalement bouclée ce mardi, grâce à sa soumission à une force de feu de tous les côtés.
La bataille de la libération de la totalité d’Alep annoncée par la coalition Jaïsh al-Fateh se fait toujours attendre. Elle pourrait faire partie de la guerre psychologique que les milices adressent à l’intention des un million et demi de syriens qui vivent dans les quartiers loyalistes.
Il est surtout question de raids aériens contre les positions des milices, à Khan Toumane au sud d’Alep, ainsi qu’à Idleb, fief de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra (rebaptisé front Fatah al-Cham) et de son allié indéfectible Ahrar al-Cham, et d’autres milices.
Un chef de cette coalition, le libyen Mohammad al-Haj Abboud connu sous le sobriquet Abou Ahmad al-Libi a été tué.
De même, Il est question de l’envoi de renforts aussi bien à l’armée syrienne et à ses alliés qu’aux milices. Concernant les premiers, l’agence iranienne Fars News a fait état de l‘arrivée de près de 2000 combattants.
Des Oïghours kamikazes
Concernant la levée du siège des quartiers est d’Alep, quoique les faits présentent un avantage pour les insurgés, ils ne sont pas si éclatants pour autant. Ils ont perdu 700 miliciens durant ces deux derniers jours.
Pourtant, indique le journal libanais assafir, citant des informations d’origine syrienne, les Turcs ont dépêché l’une de leurs meilleures unités lors de la deuxième vague de l’attaque pour briser le blocus d’Alep.
Elle comptait dans ses rangs des forces du Hizb al-turkestani al-islami et des Ouïghours, des musulmans chinois. Ses éléments ont formé le gros lot des kamikazes qui ont lancé une attaque simultanée en provenance de l’ouest, au moment où les blindés avançaient en provenance de l’est.
Selon le correspondant d’al-Akhbar, la tactique militaire utilisée s’apparente à celle de l’attaque-éclair. Une spécialité attribuée aux milices tchétchènes qui combattent dans les rangs de Daesh. Elle consiste à attaquer les points ciblés à travers des vagues successives d’assaillants-suicides distribués en plusieurs petits groupes, dans le but de neutraliser l’efficacité de la force aérienne dont les raids risqueraient dans ce cas de faucher la vie des alliés.
Une brèche sous-contrôle
Ayant au bout de ces attaques, occupé les bâtiments des académies militaires d’armement et d’artillerie à Ramousseh, après que les soldats réguliers et leurs alliés les ont évacués, ils n’ont pu les garder.
L’instance médiatique de la Resistance, Media de guerre assure qu’ils ont été totalement rasés sous les raids de l’aviation syrienne. Et c’est bien sous les décombres que les miliciens ont essuyé leurs plus grosses pertes : 500 selon des sources officielles de l’opposition.Certaines sources évoquent plus d’un millier de miliciens tués ces deux derniers jours
En fin de compte, les miliciens se sont contentés d’ouvrir une minuscule brèche en direction des quartiers est d’Alep: une voie pédestre de 900 mètres de longueur, et qui de surcroit est sous la couverture de feu de l’armée syrienne et de ses alliés.
L’aide de la flotte américaine
S’agissant de la dernière manche de la bataille d’Alep, Fars News a indiqué que l’armée a perdu plusieurs points de la région de Ramousseh, évoquant le rôle important des navires américains déployés dans la méditerranée, lesquels ont fourni des informations sur les mouvements et les déplacements de l’armée syrienne et de ses alliés lors de la bataille.
En parallèle, toujours sur le front d’Alep, le journal assafir a indiqué que les troupes gouvernementales ont repris leur opération dans la province nord-ouest d’Alep, en lançant une attaque visant à prendre le contrôle de la région de Hritane, dans le but de sécuriser la route Castello que l’armée syrienne a libéré le mois dernier, et a travers laquelle tous les quartiers loyalistes ou vivent plus d’un million et demi de Syriens sont approvisionnés en vivres et en différents moyens de subsistance.
Nouvelle percée dans la Ghouta orientale
Sachant que les événements d’Alep avaient couvert ceux de la Ghouta orientale de Damas, où l’armée syrienne poursuit le morcellement de cette région située à l’est de la capitale et occupée par la milice financée par l’Arabie saoudite Jaïsh al-Islam.
Ces derniers jours, suite à un feu nourri, elle y a opéré une progression en profondeur en s’emparant de la localité Hawch-Nasria. Située à près d’un kilomètre de la colline al-Rayhane que l’armée s’est fixée objectif, la prise de ce village permet à l’armée syrienne de bombarder la localité de Douma, fief des milices.
Son avancée a avorté l'attaque menée par Jaïsh al-Islam baptisée "Zate Arrouqaa" pour déloger les troupes régulières de l'aéroport Marj al-Sultane jusqu'au batiment des recherches agricoles, selon le journaql libanais al-Akhbar.
Sur le front sud, l'armée syrienne avait également repoussé une tentative des milices de la province nord de Deraa (Tal Ahmad et cheikh Miskine) vers l'une de ses positions dans la ville Baath dans la Quneitra.
Et de Knasba jusqu’à Iskenderun
En même temps, l’armée syrienne réalisait une avancée importante sur le front de la province de Lattaquié, à l’ouest du pays. Lundi, elle a libéré la localité de Knasba ainsi que les villages situés dans sa périphérie et toutes les collines qui l’entourent. Ce qui a permis entre autre aux forces régulières de sécuriser leurs positions situées aux confins avec la ville d’Iskenderun, ville syrienne concédée à la Turquie lors de la tutelle française.(Agences)