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Subvention des prix : Benkhalfa annonce la fin des vaches grasses

25-11-2015 15:24  Abbès Zineb

L’embellie pétrolière, qui a duré pendant quinze ans a rendu possible une subvention des prix dont tous les algériens ont bénéficié, indépendamment du niveau de leurs revenus. Ce qui est, une aberration, car ce n’est pas normal qu’un smicard ou un chômeur paient au même prix la baguette de pain ou le berlingot de lait qu’un importateur, un homme d’affaires ou un haut cadres de l’Etat.

Sauf que la crise financière que vit actuellement le pays du fait de l’effondrement des prix du pétrole sonne la fin des vaches. Ce dispositif indiscriminé de subvention sera revu. C’est le ministre des Finances, Abderahmane Benkhalfa, qui en a fait l’annonce mercredi, lors de sa réponse aux questions des députés. "Effectivement, nous avons commencé à réfléchir (au niveau du gouvernement) que d'ici une, deux ou trois années, nous irons vers un ciblage des subventions" dit-il.

19 milliards de dollars aux transferts sociaux

"Actuellement, il y a au niveau des différents ministères une (liste) des (personnes) les plus démunies. Nous passerons d'un système de subventions généralisées à celui de subventions ciblées. Mais nous allons le faire étape par étape", a ajouté M. Benkhalfa. A ce propos, il a observé que « parmi les autres pays exportateurs de pétrole, il n'en existe aucun qui continue à consacrer 19 milliards de dollars aux transferts sociaux au moment où les prix du pétrole sont à leur plus bas niveau ».

Tous les spécialistes, qui ont à s’exprimer sur la crise financière que vit l’Algérie actuellement ont proposé, comme un levier possible à actionner dans l’immédiat, la révision du système de subventions. Le CNES, dans sa dernière note de conjoncture lundi, a appelé le gouvernement à réviser sa politique de subventions, la considérant comme "impérative" dans la conjoncture actuelle.

Si aujourd’hui, en Algérie, politiques, experts, voire même citoyens, sont d’accord pour revoir le système de subventions, il reste que sa mise en œuvre est plus que difficile pour ne pas dire impossible. Et pour cause, l’administration algérienne n’a pas de statistiques fiables et up date qui permettent un ciblage pertinent des subventions. Le professeur Abdelatif Benachenou, qui a depuis longtemps plaidé « la fin des subventions pour tous » avait reconnu qu’il était difficile pour le gouvernement de passer du projet à l’acte, en l’absence de données chiffrées sur les revenus réels des ménages algériens.



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