Alors que « l’erreur » volontairement produite dans le livre de géographie destiné aux élèves de 1ère année moyenne, à l’effet évident de porter tort à Mme Nouria Benghabrit, la ministre de l'éducation nationale, continue de produire ses effets, notamment sur les réseaux sociaux qui se sont enflammés, voilà qu’un nouveau scandale éclate.
Il est signé Dar El Houda un éditeur libre, implanté dans la zone industrielle d'Ain M'lila (Wilaya d'Oum El Bouaghi), qui a mis en vente un livre de géographie « Atlas d’Algérie et du monde » dans lequel il donne avec une déconcertante légèreté des statistiques sur la composante ethnique de l’Algérie.
Mais il faut d’emblée préciser que ce genre d’ouvrages para-scolaires ne relèvent pas du tout de la responsabilité du ministère de l’éducation nationale et ne sont pas enseignés dans les classes d'écoles relevant du secteur public. Ces livres, destinés à une utilisation privée, sont en effet produits par des éditeurs privés, pour une grande proportion islamistes, animés juste par le souci du profit et souvent loin des impératifs de rigueur morale et pédagogique.
A en croire donc ce livre, la population algérienne est composée de 80% d’arabes et les 20% restant sont constitués de Chaouis, de Kabyles de grande Kabylie, de Mozabites et de Touaregs. Où l’auteur du livre est allé chercher ces statistiques aussi farfelues que dangereuses. Mais dangereuses surtout, car c’est de nature à nourrir la Fitna ethnique que Dieu a épargné à l’Algérie, contrairement à de nombreux pays arabes actuellement déchirés par les démons du communautarisme ethnique et religieux.
Tous les historiens sont unanimes à dire que le peuple Algérien est Amazigh, dont une partie est arabisée, au fil des siècles ; mais sans jamais osé la moindre statistique. Cette dangereuse bourde révèle en vérité toute l’anarchie qui prévaut dans le secteur du livre para-scolaire où n’importe quel opportuniste peut s’improviser en éditeur pour enseigner des incongruités à nos enfants.
Le ministère de l’éducation, qui a la responsabilité de la formation de nos enfants, doit mettre en place des règles strictes dans ce secteur en instaurant notamment l’obligation préalable de son visa pour toute sorte de publication destinée à la population scolaire. Des éditeurs comme ce Dar El Houda sont nombreux, les autorités se doivent d’y mettre de l’ordre. A commencer déjà par l’interpellation du responsable des éditions Dar El Houda qui doit s’expliquer.