Un communiqué de la présidence de la république devrait annoncer le limogeage du PDG «ce soir au demain» confie une source proche de la Sonatrach. La nouvelle du renvoi du patron de la compagnie nationale des hydrocarbures a fait cet après midi le tour d’Alger et des rédactions.
«Le président de la République a limogé le PDG de la Sonatrach à la demande du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi», a indiqué une source sous couvert de l'anonymat à l’AFP. Et d’ajouter que «Il a nommé à sa place (à titre intérimaire) le vice-président chargé de l'Aval Saïd Sahnoune».
Auparavant la très sérieuse agence britannique Reuters bien «branchée» sur les question économiques et énergétiques, a elle aussi annoncé le renvoi de Abdelhamid Zerguine citant une source interne à l’entreprise. Il n y a donc pas de fumée de sans feu même si le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en visite à Constantine n’a soufflé mot sur cette affaire.
Quoi qu’il en soit, Abdelhamid Zerguine qui avait succédé à Nourredine Cherouati en novembre 2011 emporté par la série de scandale de corruption, est devenu indésirable à la tête de la plus grande compagnie pétrolière d'Afrique.
Y a t-il de l’eau dans le gaz ?
Nommé PDG pour lifter un peu l’image de Sonatrach ternie par les scandales de corruption et redonner de la respectabilité à l’international, Zerguine s’en va avant que Sonatrach n’affiche fière allure. Se pose alors la question de savoir si cet homme a payé son incapacité à changer les choses à la Sonatrach dans le bon sens. Ou alors que sa manière de faire, gêne des intérêts de certains qui voudraient faire main basse sur des marchés juteux.
Ceci, d’autant plus que la Sonatrach vient de rendre public un programme d’investissement quinquennal de l’ordre de 100 milliards de dollars entre 2014 et 2019.
Zerguine, ange ou démon ?
Il y a quelques semaines la secrétaire générale du parti des travailleurs, Louiza Hanoune, avait accusé implicitement le patron du groupe ETRHB Haddad de «manœuvrer» pour avoir la tête de Zerguine et placer un homme qui lui serait proche. S’agit-il de cet intérimaire annoncé à savoir M. Said Sahnoun ?
D’autres estiment que le désormais ex PDG de Sontrach fait les frais de son opposition à l’exploitation du gaz de schiste dont le gouvernement vient de prendre une option irréversible. En attendant, ce communiqué de la présidence, plusieurs questions fusent sur l’opportunité de ce changement à la tête de la première entreprise du pays et ses implications sur une entreprise qui n’arrête pas de manger son pain noir.