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Son initiative politique est entrain de faire pschitt : Abderazak Makri s'est-il brûlé les vaisseaux ?

29-07-2018 10:45  N. S

AbderazakMakri devrait, normalement, avoir aujourd’hui un échange avec Ahmed Ouyahia sursa fameuse initiative postulant une transition politique sous l’arbitrage de l’institutionmilitaire. Connaissantla sainte horreur du patron du RND, qui a toujours été vent debout contre toutetransition politique, on peut aisément imaginer sa réponse au chef du MSP. Sansdoute y mettra-t-il les formes pour monter à l’opinion que des partis qui nesont pas du même bord politique peuvent se mettre autour d’une table.

Le nietplus que probable du RND viendra s’ajouter et donc amplifier le « front derefus » que suscite l’initiative du parti islamiste qui fait face à un véritabletir de barrage tous azimuts politiques. Sansdoute la réaction la plus tonitruante, est celle du chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, lequel, sur un ton à la limite de l’intimidation, a demandé à laclasse politique de « ne pas chercher à impliquer l’institutionmilitaire dans ses égarements politiques".

Ayantcompris le message cinq sur cinq, le sulfureux chef du MSP s’est cru en devoirde nuancer sa pensée pour atténuer la mauvaise humeur du patron de l’Armée quis’exprimait jeudi devant la haute hiérarchie militaire, à l’occasion de lacérémonie dédiée aux lauréats du bac issus des écoles des cadets de la nation.

AbderazakMakri, lors de la commémoration de la mort du cheikh Mahfoud Nahnah, a expliquéqu’il n’appelait pas à ‘l’intervention de l’Armée dans les champspolitiques », mais sollicitait juste sa« contribution » pour accompagner la transitionpolitique.

Etcomme la précision n’a pas eu l’effet satisfaisant en haut lieu, le chef duMSP   est monté à nouveau au créneau mardi pour faire unrétropédalage en bonne et due forme en affirmant haut et fort que son parti« adhérait » pleinement aux propos de Gaid Salah mettant en garde levelléité de ramener l’Armée dans le théâtre politique. « Dont acte »,semble signifier le silence du chef d’Etat-major, visiblement convaincu d’unMakri battant en retraite.

Est-ilobligé de se déjuger à ce point pour éteindre lefeu ?  Entre temps, un autre parti politique, le RCD, avec sespropres arguments et en fonction de sa lecture politique de la situation arejeté, lui aussi l’initiative du MSP.« L’implicationdirecte de l’Armée dans la gestion de l’impasse actuelle ne peut constituer uneréponse crédible à la crise politique que vit le pays », écrit ce partisamedi dans un communiqué sanctionnant la réunion mensuelle de son Secrétariatnational. 

Pourle parti de Mohcine Belabbas, « L’Algérie abesoin de jeter les bases d’institutions issues et contrôlées par la sociétédans un processus de démocratisation graduel et transparent adossé à unelégitimité incontestable pour tourner la page de l’autoritarisme et du fait duprince ».

Le parti de Mohcinebelabbas, qui ne partage pourtant pas grand-chose avec Djamel Ould Abbès seretrouve de facto avec lui, pour avoir dit poliment « non » à Makrilors de sa réception au siège du FLN, mardi. Le PT, par la voix de son députéDjelloul Djoudi, en l’absence de Louisa Hanoune, avait réagi positivement auxpropos de Gaid Salah, convenant à son souci de laisser l’armée loin de lapolitique.  Auparvant, il y a eu le refusdu MPA , mais surtout celui du FFS qui a profité pour remettre sur la table sapropre version du consensus national.

Devant un rejet aussimassif, le parti islamiste se retrouve face à un choix cornélien :continuer à se faire le VRP de son initiative en espérant glaner par-ci etpar-là quelques adhésions ; ou la mettre sous le coude, en attendant qu’unenouvelle fenêtre d’opportunité s’ouvre, pour la relancer.



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