Le nouveau gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal s’est fixé, entre autres priorités, de réhabiliter les services de l’Etat qui n’ont pas échappé à l’incurie générale dans laquelle se trouve le pays. La célébration de la fête de l’Aïd El Adha a été une occasion pour tester la promesse du gouvernement sur le terrain.
Un test plutôt concluant, si l’on peut dire, car la plupart des services de l’Etat ont assuré des permanences. Les stations de carburant ont fonctionné 24/24. Ces longues files de voitures devant les stations Naftal, la veille de l’Aïd, se sont finalement avérées aussi ennuyeuses qu’inutiles.
Mais mieux encore, les services d’enlèvement des ordures ménagères ont assuré plusieurs rotations dans les quartiers d’Alger, au niveau des cités pour vider les poubelles des déchets liés à l’égorgement des moutons.
C’est une première, car il est de coutume que les sachets contenant ce type de déchets restent parfois plusieurs jours entassés, dégageant des odeurs pestilentielles, tout en faisant le bonheur des chiens et des chats errants qui les éventrent. Dans certains quartiers de la capitale, Netcom a poussé la bonne volonté jusqu’à nettoyer à grands jets d’eau les endroits débarrassées de leurs ordures.
La distribution de lait qui connait une rupture systématique les deux ou trois jours qui suivent la célébration de l’Aïd a miraculeusement échappé à cette fatalité cette fois-ci. Très tôt le matin, à l’heure du laitier, comme on dit, les camions des entreprises ont déchargé leur cargaison à leurs clients avant même leur ouverture.
Les transports aussi ont fonctionné, surtout le second jour de l’Aïd, comme on a pu le constater à la gare routière de Kherrouba où l’on a observé un ballet presque habituel de bus arrivant de plusieurs wilayas.
Mais ce qui constitue indiscutablement une "révolution", ce sont les commerçants et surtout les boulangers de la capitale qui ont assuré les permanences. Pour le bonheur des Algérois qui ont pu acheter leur pain normalement, alors que le phénomène de fermeture de ces commerces dure depuis des années.
Il est vrai que le ministère du commerce en collaboration avec le syndicat des commerçants ont pris cette fois-ci les devants. Ils ont laissé aux commerçants toute la latitude pour s’organiser mais à charge pour eux d’assurer des permanences pour ne pas pénaliser les citoyens. Des sanctions sont prévues pour les réfractaires.
Globalement, le dispositif a fonctionné. Et c’est une première. Et c’est surtout un bon point pour le gouvernement qui démontre ainsi que la fatalité recule devant la détermination.