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Drapeau Amazigh : la juge du tribunal d’Annaba met la pression sur ses collègue et sur le pouvoir

08-08-2019 11:14  La rédaction

L’acquittementprononcé aujourd’hui jeudi au profit du jeune manifestant, Nadir Fetissi, parla juge du tribunal d'Annaba, est assurément une bonne nouvelle.

Une bonnenouvelle pour lui et sa famille en cette veille de l’Aïd mais aussi pour leHirak populaire et plus généralement au peuple algérien qui enregistre unebelle victoire du droit et du bon sens sur la bêtise et la provocationgratuite.

Le jeunemanifestants dont le seul «tort» a été de brandir le drapeau Amazigh qui faitpartie du patrimoine culturel national, est ainsi déclaré «inoffensif» et neconstitue pas un danger à l’unité du pays.

Le verdictdu tribunal d’Annaba déconstruit ainsi les suggestions de la propagandeambiante qui avait justifié un véritable coup de filet parmi les manifestantsqui portait cet emblème dont une trentaine croupissent les prisons depuis plusd’un mois.

La juge GhaniaSemah, a fait preuve de courage et de professionnalisme en n’obéissant à qu’à lalettre et à l’esprit de la loi et à sa conscience de technicienne du droit.

Et pourcause ! Entre les dix de prison ferme assorties d’une amende de 200.000dinars requises jeudi dernier par le procureur, Tarek Moualkia, le procureur dela République près la cour d'Annaba et l’acquittement prononcé par la juge, c’estle grand écart !

Ladifférence est à ce point, abyssale pour ne pas y voir une arrière-penséepolitique derrière la requête du procureur qui a choqué l’opinion.

Le juge estune femme…

Condamner unmanifestant à dix ans de prison pour avoir brandi un drapeau qui plus estnational pendant que de grands corrompus qui ont saigné le pays s’en sortentavec de modestes peines est tout de même assez bizarre.

Mme la jugeGhania Semah a ainsi considéré que le port du drapeau Amazigh n’était pas undélit. Mieux encore, elle a ordonné la restitution «des objets saisis», c'est-à-diredes deux drapeaux Amazigh que Nadir Fetissi brandissait quand il avait été arrêtéil y a 33 jours.   

Politiquementet juridiquement ce verdict a un sens : le port du drapeau Amazigh n’estpas attentatoire à l’unité nationale ni ne constitue un danger pour quoi que cesoit.

Du coup, lajuge met ses collègues des autres tribunaux devant une position inconfortablede devoir libérer les manifestants détenus pour le même motif.

La règle dela juririsprudence devrait être de mise en effet. La juge du tribunal d’Annabavient, par son verdict, redorer le blason des magistrats et de la justice ternipar ces arrestations en série, au moment où le pouvoir pérorait sur son indépendanceaprès la chute de la «Issaba».

Il faut toutde même se garder de tirer des conclusions hâtives et crier victoire avant laconfirmation du verdict d’Annaba. Il faut aussi attendre de voir si lesporteurs de l’emblème Amazigh demain lors de la marche hebdomadaire ne serontpas inquiétés par les forces de sécurité qui avaient solennellement reçu l’ordrede sévir.

Une choseest certaine : la juge Ghania Semah a mis la pression sur ses collèguesdes autres tribunaux et sur le pouvoir. 



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