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Au bonheur des concessionnaires !

28-08-2012 14:56  La rédaction

Quand, en juin 2009, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait «pondu» la fameuse loi des finances complémentaire (LFC) qui avait opéré un tour de vis pour les importations à tour de bras qui grevait le trésor public, on pensait que le patriotisme économique allait s'installer chez nous.

D’autant plus que ce sont les acteurs qui font d’immenses bénéfices sans un centime d’investissements qui étaient montés au créneau pour dénoncer les mesures. Le gouvernement était allé jusqu’à supprimer le crédit auto qui était du pain béni pour les vendeurs étrangers de voitures.

Il y eut alors une levée de boucliers y compris de la part des gouvernements respectifs des concessionnaires présents en Algérie. Notre pays était désigné du doigt et accusé de faire dans le protectionnisme économique à l’heure du commerce libre. Le gouvernement a maintenu ses mesures souveraines contre vents et marées.

La logique aurait donc voulu que les importations de véhicules allaient marquer un net recul. Mais, passée la première année, on assiste à une remontée soutenue qui connait son pic en 2011.

En l’occurrence, les chiffres communiqués aujourd’hui par l’Office nationale des statistique (ONS) donnent froid dans le dos. On apprend que pas moins de 535.255 véhicules dont 161.885 véhicules neufs ont été immatriculés et ré immatriculés durant le second semestre de 2011 soit une progression de 24.000 véhicules supplémentaires par rapport au semestre précédent selon les statistiques publiées aujourd’hui mardi par l’Office.

Mesures gouvernementales, un doux leurre

Qu’est ce qui fait donc carburer les véhicules importés chez nous ? C’est un constat incroyable dés lors que le gouvernement n’a reculé sur aucune des mesures qui devaient mécaniquement se traduire par la décrue de l’importation, pas seulement des véhicules. Or, les chiffres de l’ONS, constituent des records en la matière.

Pourtant, les pouvoirs publics ont même rendu le terrain difficilement praticable pour les «vendeurs» étrangers de voitures». A commencer par le transfert des débarquements du port d’Alger à celui de Jenjen à Jijel. Ajoutez à cela l’instauration du crédit documentaire pour les transactions qui a été vigoureusement dénoncé en son temps.

Et pour quel résultat ? Un boom des importations des véhicules ! Le plus inquiétant est que l’ONS signale que le dernier semestre 2011 a connu une progression impressionnante des importations de véhicules qui ont culminé «à plus de 213.239 unités soit une hausse de 80% !

En un mot la tendance est résolument la hausse, au grand dam des mesures gouvernementales. Et quand on observe la «structure» des véhicules importés on constate que les véhicules de tourisme, c'est-à-dire inutiles pour l’économie, représentent 70%, alors que les camions ne dépassent pas les 2 %.

On se demande alors à quoi ont servi les mesures d'Ouyahia et où est le patriotisme économique chanté par le gouvernement ? Ce boom est d’autant plus bizarre qu’il intervient dans un contexte marqué par une crise de mévente dans presque tous les pays du monde.

Le constat est, hélas, que Algérie est devenue la terre bénie des bonnes affaires pour ces importateurs de véhicules qui ne consentent aucun sou d’investissement ou un transfert de technologie. Pourquoi le feraient-ils quand on ne les y oblige pas ?

Le feuilleton de mauvais goût de l’usine Renault est à cet égard la meilleure illustration que l’Algérie est devenue un simple tiroir-caisse.



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