Ce n’est pas une blague, maisbien une triste réalité ! Cela s’est passée à l’aéroport d’Oran, le 17 avril. On nesait quelle mouche l’a piquée ! Un commandant de bord a pris la décision de mettreles gaz alors qu’une partie des passagers, 70 en tout, se trouvait encore dansles bus qui les acheminaient vers l’avion, direction Djedda, en Arabie saoudite,pour une Omra.
Prétextant un retard, ce commandantde bord ordonne la fermetures des portes de l'avion et l’enlèvement de l’escalator pour pouvoirentamer les manœuvres de décollage. A l’intérieur de l’avion, c’est la pagaille àbord, car des passagers sont montés sans le reste des membres de leurfamille. Pire, certains, des personnes âgées notamment, ont pris place dans l’appareilsans leurs documents de voyages, gardés par leurs accompagnateurs.
Faisant la sourde oreille aux appels desresponsables sur la fréquence, le commandant de bord met le cap sur Djedda. Ila fallu des appels radio à partir d’Alger, le menaçant de licenciement, pour qu’ildécide enfin de faire demi tour alors que l’avion survolait Cherchell. Retour donc à Oranpour l’embarquement de passagers laissés sur le carreau et redécollage.
Conséquence : une heure et demie de pertede temps, sans compter le carburant consommé et la crise de nerfs provoquée. Aprèscet incident gravissime, la Direction d’Air Algérie a décidé, comme de juste,de suspendre provisoirement ce commandant de bord, à partir du 20 avril en attendant son passage devantla commission d’enquête professionnelle.
« Il risque un licenciement »,nous dit une source proche du syndicat des pilotes affilié à l’UGTA. « Lafaute est grave, il est indéfendable", ajoute notre interlocuteur qui tient à sedémarquer d’un communiqué rendu public le 06 juin dans lequel le secrétaire général du syndicat des pilotes (UGTA) prend la défense de ce commandant de bort en le présentantcomme une victime sanctionnée pour avoir juste voulu respecté les protocoles du transportaérien.
« Ce secrétaire généralprend des positions sans en référer au reste des membres du bureau national »,ajoute notre interlocuteur qui se dit d’abord soucieux des intérêts de lacompagnie et non de celui des coteries et des clans.
Par ailleurs, notre source soulève le cas d'un co-pilote qui risque aussi d’êtresanctionné : . « Cela fait des années qu’ilest co-pilote, sa promotion tarde à, arriver, il est très compétent, mais très caractérielet ne s’entend avec personne ».
Au-delà de ces deux casdisciplinaires, notre interlocuteur, lui-même membre du syndicat des pilotes, nous explique que d’aucuns, qu’il qualifie de « rentiers », font du chantage à la Direction générale au moment où cette dernière est "engagée dansune dynamique de remise en ordre d’Air Algérie" souligne t-il.