Le cabinet d’intelligence économique Oxford Business Group, dans son dernier rapport sur l’Algérie, pour l’année 2015, a souligné que « les prix bas du pétrole et du gaz ont pesé sur l’économie algérienne en 2015, avec des recettes d’hydrocarbures qui ont chuté de 50%, atteignant selon les estimations, la somme de 34 milliards de dollars ».
Mais en dépit de cette chute, poursuit le rapport « son impact a toutefois été atténué par les importantes réserves de change et une croissance soutenue des secteurs hors hydrocarbures ».
Andrew Jeffreys, PDG d’OBG a affirmé que « le gouvernement, qui adoptait progressivement une stratégie de diversification, doit passer à la vitesse supérieure suite à la chute des prix du baril en dessous des 30 dollars, alors que les secteurs non pétroliers se développent à un bon rythme».
Selon lui, « avec une amélioration au niveau de l’industrie, le déploiement de nouveaux réseaux de données dans les télécommunications et les efforts d’augmentation des transformations agro-industrielles, le pays devrait pouvoir relancer la croissance dans le secondaire et le tertiaire, et réduire davantage sa dépendance aux pétrodollars».
Pour Robert Tashima, Directeur Éditorial pour l'Afrique chez OBG, « la chute impressionnante des prix du pétrole l’année dernière a fortement impacté l’économie mondiale, et l’Algérie ne fait pas exception. Les revenus ont baissé et le gouvernement va devoir prendre des mesures importantes pour renforcer le budget de l’État. Le pays a toutefois pu se reposer sur plusieurs années d’épargne prudente, lui donnant suffisamment de marge pour atténuer les pressions économiques ».
Malgré ce climat international difficile, l’économie algérienne devrait afficher une expansion d’environ 3% en 2016, selon le FMI.
Si l’on constate une légère baisse par rapport au chiffre de 3,8% enregistré en 2014, cette évolution suit la tendance de la croissance mondiale, qui s’établissait à 3,1%, et l’Algérie se place bien au-dessus de la moyenne de 2,3% enregistrée dans les pays de la région MENA.
Les prévisions du FMI suggèrent un rebond de la croissance du PIB, qui devrait atteindre 3,9% en 2016, soit son niveau le plus élevé depuis 2005, imputable en partie aux efforts déployés par le gouvernement pour stimuler les activités dans les secteurs hors hydrocarbures, tels que le bâtiment, le transport et l’industrie manufacturière.