Enfin un mot «rassurant» dans ce climat vicié qui enveloppe l’Algérie ces derniers mois. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal en visite de travail aujourd’hui à la wilaya de Sétif, a gonflé quelque peu le moral des algériens qui en a pris un coup. «L'Etat algérien maîtrise la situation. Les Algériens doivent se rassurer définitivement parce que la politique du président de la République est contre l'immobilisme», a-t-il déclaré à la presse alors qu'il inspectait le projet d’extension de la cimenterie d’Ain El Kebira.
Cela fait longtemps que le peuple attendait une telle déclaration d’un haut responsable alors que les cours du pétrole poursuivent leur chute drastique sur fond d’un climat politique délétère marqué par des déballages publiques inquiétants. Du coup, les algériens sont logiquement gagnés par la peur-panique des lendemains incertains. C’est dire que cette petite phrase de Sellal est de nature à rassurer même si tout un chacun sait que la situation financière du pays ne prête pas à l’optimisme.
Il est par contre toujours bon de dire au peuple qu’il ne doit pas se faire du souci et que l’Etat veille bien sur son bien être et sa sécurité. Abdelmalek Sellal tient son optimisme du fait que la politique du président de la république soit «contre l’immobilisme». Oui, mais comment se bouger justement ? Le Premier ministre souligne qu' «il est inconcevable d'avoir des recettes en milliards de dollars, les consommer et d'aller s'endetter ensuite auprès du FMI».
C’est là une évidence qui s’adresse d’abord au gouvernement qui n’a pas été capable de lutter contre «cet immobilisme» durant de longues années alors qu’il a ouvert les robinets de l’import-import. Pour y remédier, Sellal estime qu’il faut y «aller vers la production et l'investissement sans arrêt», exhortant les «partenaires privés à suivre cette démarche».
Oui, mais….
C’est exactement ce qui devait être fait depuis bien longtemps, du temps où les caisses débordantes de pétrodollars ont aveuglé les responsables au point d’oublier de créer une économie créatrice de richesses. Toujours dans le sillage de ses souhaits, Sellal a estimé «impératif» que l'Algérie devienne «exportatrice du ciment et de l'acier en réalisant un surplus de production en 2018».
M. Sellal a souligné dans ce sens que «l'Algérie produit actuellement deux (02) millions de tonnes d'acier est que ce volume va augmenter avec les trois projets (Bethioua, Bellara et El Hadjar) où la production est appelée à s'accroître». C’est hélas les seuls secteurs où les voyants semblent passer au vert. Mais, ailleurs, l’Algérie est encore condamnée à s’alimenter de l’étranger.
En tout état de cause, le Premier ministre semble découvrir que l’Algérie n’a pas fait grand-chose en terme d’investissements et qu’elle dépend à presque 80 % des importations y compris pour les produits agricoles. Fini le temps où le Premier ministre promettait aux jeunes des crédits à tours de bras voire même de les marier ! C’est dire que rassurer c’est bien, mais prévoir c’est encore mieux.