Abdelmalek Sellal a prononcé mercredi un discours, à l’ouverture de la tripartite. Un aspect particulier de ce discours mérite d’être souligné. Il s’agit de l’assurance du premier ministre, s’agissant d’un éventuel changement de monnaie. C’est une rumeur relayée il y a quelques jours par certains journaux. Selon ces derniers, le gouvernement aurait envisagé cette possibilité devant l’échec de l’opération de bancarisation de l’argent de l’informel.
En changeant les billets, notamment les coupures de 2.000, 1.000 et 500 dinars le gouvernement obligerait alors les détenteurs des « fonds pourris » à les mettre d’office dans les banques. Sauf qu’une telle mesure, extrême, est de nature à provoquer des troubles dans le pays. A ce propos, il faut juste se rappeler de la réaction violente des milieux de l’informel, des islamistes pour une large proportion, après la décision d’Ouyahia, dans sa fameuse LFC 2009, rendant obligatoire l’utilisation du chèque pour les sommes dépassant 500.000 dinars.
D’ailleurs Abdelmalek Sellal est revenu dans son discours sur cette opération de récupération de l’argent de l’informel en expliquant qu’ « une approche franche, sincère et honnête est développée en direction des acteurs de la sphère informelle pour les mettre en confiance et leur permettre de régulariser leurs situations à travers des dispositifs de mise en conformité simples, transparents et sans implications autre qu'un droit minime dont il doivent s'acquitter ».
Et Sellal d’insister « je les encourage vivement à déposer en toute confiance leur avoirs dans les banques et à déclarer leurs salariés non pas parce qu'ils sont obligés de le faire, mais parce que qu’ils y trouveront avantage et pourront investir leurs moyens financiers dans le secteur productif.
L'argent liquide circulant dans l'informel tourne autour de 1.000 à 1.300 milliards de DA, selon la Banque d'Algérie. Les 1.500 agences bancaires activant sur tous le territoire national ont drainé des sommes importantes, avait indiqué récemment le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa.