Pendant le mois sacré du Ramadhan, l’heure de l’Iftar est un pur moment de bonheur pour les pupilles et une vraie saveur pour les papilles, tant il est vrai que le jeûneur est privé du plaisir de manger de longues heures durant.
Mais à défaut d’une bonne culture nutritionnelle, la période de Ramadhan peut faire plus de mal que de bien. Et pour cause.
Hippocrate disait « il faut soigner ses petits maux par le jeûne plutôt qu'en ayant recours aux médicaments ». En effet, les vertus diététiques et thérapeutiques du jeûne ne sont plus à démontrer, mais ne pas respecter certaines règles alimentaires, est la meilleure façon du faire du tort à son corps.
Si en temps normal, l’organisme a besoin d’apports quotidiens en nutriments, sels minéraux, protéines et eau, il faut prêter plus attention à ces besoins pendant le mois de carême. Le corps restant privé de tous ses besoins pendant de longues heures, il risque de tomber dans la déshydratation et/ou la malnutrition.
Mais le plus souvent, le manque de culture nutritionnelle fait que le jeûneur s’abat sur la nourriture comme un glouton ; gras, fritures, plats trop salés, desserts trop sucré, peu d’hydratation …
Incité par ces flots de publicités et les émissions culinaires qui foisonnent pendant cette période l’année, le consommateur algérien oublie la spiritualité, première vertu du ramadan, pour céder aux plaisirs des agapes plantureuses.
Et pourtant l’organisation mondiale de la santé ne cesse de mettre en garde contre la surconsommation de certains aliments. A savoir, les fameux trois blancs ; sel, sucre et gras.
En effet, la surconsommation de sel peut faire des ravages sur notre santé; pression artérielle, synonyme de problèmes cardio-vasculaires ainsi que l'ostéoporose qui favorise l’élimination du calcium par les urines.
S’agissant de la surconsommation de sucre, outre le diabète et l’obésité, elle augmente le taux de triglycérides et de cholestérol. Elle favorise les maladies cardiovasculaires ainsi que certains cancer; côlon, estomac, pancréas, utérus et le cancer du sein. Aussi, consommer trop de sucre affaiblit les défenses immunitaires et accélère le vieillissement prématuré de tous les tissus de l’organisme, y compris celui de la peau.
Enfin, le gras est tout aussi dangereux pour la santé. Il endommage les artères, favorise l’obésité, et cause l'hypercholestérolémie. Avec une surconsommation de matières grasses, le "mauvais cholestérol" se dépose dans les artères causant souvent des maladies cardio-vasculaires.
Avec le nombre croissant de publicités et des programmes culinaires, surtout en ce mois de ramadan, incitant à la consommation excessive de produits alimentaires, et le manque de campagne de sensibilisation quant au danger des trois blancs poisons, le consommateur algérien, poussé par les messages subliminaux des publicités, se fait sans se rendre compte complice de la mise en danger de sa propre santé.
Dans ce contexte, on se pose des questions sur le silence des associations de la protection des consommateurs, même si à leur décharge, elles n’ont pas toujours un accès facile aux moyens de communication de masse.
Ne faudrait-il pas s’interroger également sur ce qui ressemble à de l’indifférence de la part de L’Autorité de Régulation de l’Audiovisuel (ARAV), qui est en devoir de faire des rappels à l’ordre aux chaînes de télévision, privées notamment, dont le principal objectif reste le gain de l’argent.