Cuivre, or, argent… ces minéraux, peu présents naturellement dans l’organisme, nous donnent un coup de pouce pour lutter contre les virus ou les coups de mou au cœur de l’hiver. Nos conseils pour choisir les compléments alimentaires les plus adaptés à votre état.
En grec, oligo veut dire “peu”. Les oligoéléments sont des minéraux présents uniquement à l’état de trace dans notre organisme. Pourtant, ils ont une fonction essentielle : « Ils jouent un rôle de catalyseurs, un peu comme l’étincelle qui démarre le moteur d’une voiture », explique Isabelle Hininger-Favier, biochimiste.
Les oligoéléments assurent en effet les réactions de l’organisme nécessaires pour bien se défendre contre les virus, faire face au stress ou à la fatigue... Et si on les trouve dans notre alimentation, un coup de pouce est parfois nécessaire.
« Chez les personnes âgées notamment, les observations montrent qu’elles n’atteignent pas toujours les apports nutritionnels conseillés pour le fer, le zinc, le sélénium ou le magnésium. Une supplémentation à très faible dose peut donc être utile pour relancer leur métabolisme », estime le Dr Odile Picard-Paix, médecin généraliste oligothérapeute.
C’est particulièrement vrai l’hiver, lorsque l’organisme est mis à rude épreuve par le froid et les virus.
Les oligoéléments stimulent nos défenses immunitaires
« Prendre des oligoéléments est utile si l’on fait des infections à répétition durant l’hiver », suggère le Dr Picard-Paix. De manière générale, « les études prouvent que les oligoéléments renforcent les défenses : les marqueurs de l’immunité sont par exemple améliorés avec des supplémentations en zinc et en sélénium », reconnaît Isabelle Hininger-Favier.
Ce duo zinc-sélénium est particulièrement utile après 65 ans, car les études ont montré qu’une supplémentation diminue le risque d’infections bronchopulmonaires.
Avant 65 ans, c’est plutôt le trio cuivre-or-argent qui est utilisé pour contrer virus (rhume, grippe, gastro…) et bactéries. Le cuivre est à la fois antiviral et antibactérien, l’or stimule l’action des globules blancs et l’argent est plutôt bactéricide.
En cas d’infections ORL chroniques (angines, rhinos, sinusites…), ce trio est associé au soufre, qui participe à la régénération des muqueuses du nez et de la gorge.
Tous ces oligoéléments peuvent être utilisés en traitement de fond préventif, dès l’automne et pendant au moins trois mois. On prend chaque oligoélément (ou synergie type cuivre-or-argent) deux à trois fois par semaine, en alternant si l’on en associe plusieurs.
En cas de rhume ou autre infection hivernale, on peut aussi augmenter la dose (deux fois par jour) pendant quelques jours, pour soutenir les défenses.
Les oligoéléments luttent contre la fatigue
« Contrairement à la vitamine C, les oligoéléments ne vont pas apporter un coup de fouet immédiat. En revanche, ils vont aider à modifier le terrain pour retrouver de l’énergie de manière durable », précise Florence Raynaud.
Intéressants donc si on ressent un gros coup de mou au début de l’hiver, pour éviter qu’il ne se transforme en fatigue durable.
- En parallèle du trio cuivre-or-argent, qui booste l’immunité mais aide aussi à récupérer, souvent prescrit pendant les périodes de convalescence, on ajoutera du sélénium si on se sent faible physiquement, car un déficit est souvent synonyme de fatigue musculaire.
- En cas d’épuisement nerveux : on se sent à fleur de peau, on craque pour un rien… le trio cuivre-or-argent sera associé au magnésium, car le stress épuise notre stock et nos cellules nerveuses en ont besoin pour bien fonctionner.
Tous ces traitements sont à prendre en alternance, deux à trois fois par semaine, pendant au moins un mois.
Les oligoéléments nous aident à garder un bon moral
Lorsque la fatigue hivernale s’accompagne d’une petite déprime, liée notamment au manque de lumière, le lithium est prescrit pour rééquilibrer le moral à des doses infinitésimales, bien moindres que celles utilisées en psychiatrie pour soigner la dépression. Il peut s’ajouter aux oligoéléments antifatigue.
En cas d’anxiété chronique, « avec des problèmes de sommeil notamment, préférer le duo manganèse-cobalt, seul ou en complément », précise le Dr Picard-Paix.
Ces traitements sont à prendre tous les jours, jusqu’en février-mars pour lutter contre le blues hivernal ou pendant les périodes stressantes (comme les examens, un gros dossier à rendre au travail…), un mois minimum.
Les précautions à prendre
« Les quantités apportées par les spécialités d’oligothérapie étant de l’ordre du milligramme ou du microgramme, le risque de surdosage est quasi nul, on peut même en donner chez l’enfant, dès 3-4 ans », précise Florence Raynaud.
- Un risque de cumul. Attention toutefois à ne pas les cumuler avec des compléments alimentaires qui en contiennent aussi !
- Des prises à distance. Certains oligoéléments doivent être pris à distance pour ne pas risquer d’annuler leurs effets : sélénium et cuivre ou manganèse et sélénium, par exemple.
- Des contre-indications. Le magnésium en cas d’insuffisance rénale risque d’être mal éliminé et stocké en excès, le zinc en cas de cancer pourrait favoriser la prolifération des cellules.
Mieux vaut demander conseil à un médecin, un naturopathe ou un pharmacien pour déterminer le protocole adapté à son état, d’autant que « le risque principal, en les prenant mal, est surtout de ne pas être efficace », ajoute le Dr Odile Picard-Paix.
(santemagazine)