L’ancien Président du RCD, Said Sadi, décidémenttrès présent médiatiquement ces derniers temps, redoute le scénario du pire quiverrait l’état-major de l’armée exploiter la vacance de la présidence le 9juillet prochain, en imposant l'état de d’exception.
C’est le choix de «l’abîme» au lieu decelui du «Peuple» qui est le titre générique de cette nouvelle tribune publiéece dimanche sur sa page Facebook.
«Le 9 juillet, le pays se retrouvera sanschef d’Etat, le délai de la présidence intérimaire étant consommé (…) Ce videouvre la voie à toutes les aventures, y compris celle du recours à l’étatd’exception. Des voies redoutant cette éventualité n’hésitent pas à assurer quel’invraisemblable blocage politique entretenu contre vents et marées tend,justement, à provoquer cette funeste perspective. Ont-elles tort ? s’interroge Said Sadi, un brin fataliste ou presque.
A défaut de miser sur un hypothétiquerapport de force qu’imposerait un peuple «généreux, tenace et responsable»,Sadi rappelle au commandement de l’armée qu’il n’est pas trop tard pour prendrela bonne résolution.
Il en veut d’autant plus que le peuple aouvert la voie pour «l’avènement d’une nouvelle Algérie «Fraternelle, toléranteet progressiste».
Et que les termes généraux «d’unetransition démocratique, certes sans concession envers l’ancien système, maisapaisée dans sa conduite et libératrice dans sa finalité, sont sur la table».
Mais réaliste aussi, l’ancien président RCDpense que le choix du «Peuple» pourrait être relégué au second plan si latentation de «l’Abîme» est à ce point forte.
Ce détestable scénario passerait selonlui par le choix de la tenue, contre vents et marées, d’une électionprésidentielle à sa date initiale avec peut-être, un candidat adoubé parl’armée.
«S’il est difficile de trouver des«explications rationnelles» à la présidentielle officiellement prévue pour le 4juillet et à laquelle personne ne croit ou adhère, il est, hélas, aisé dedeviner les tragiques conséquences de cet aveuglement», écrit Said Sadi.
Et de supputer : «On peut supposer quel’état-major qui parraine cette opération pourra toujours ramasser lessignatures nécessaires à la validation d’une candidature par un conseilconstitutionnel sans président.
La tentation du pire
On peut aussi imaginer qu’il serapossible de placer des bureaux de vote dans les casernes pour offrir quelquesimages aux médias lourds, brusquement retombés dans les diffusions burlesquesde la pensée unique. On présentera des militaires habillés en civil seprécipitant sur les urnes pour «accomplir leur devoir électoral » et desrésultats soviétiques viendront aussitôt couronner la supercherie. Un présidentpotiche sera alors prêt pour la traditionnelle opérette. Du moins, le croit-on».
Le Dr Sadi estime que ce scénario «ubuesqueest techniquement réalisable» et qu’il ne lui reste à surmonter deuxobstacles ; l’un moral et l’autre politique.
En l’occurrence, l’ex chef du RCD, sedemande si «l’Algérie des Abane, Ben Boulaid, Ben M’hidi et de tous ceux quiont donné leur vie pour faire naître une république démocratique et socialemérite-t-elle pareille humiliation après cinquante-sept ans d’une «indépendanceconfisquée».
Ou encore, «si le peuple algérien quia déclenché ce qui est désormais une révolution démocratique unique dans lesannales politiques contemporaines va-t-il tolérer le «substitut d’un pouvoirencore plus pathétique que l’original qu’il a congédié ?».
Mais si malgré tout, et «en dépit detout bon sens», cette présidentielle est quand même organisée, Sadi estconvaincu est qu‘elle «ne réglera rien.»
«Pire, elle mettra l’armée face à unpeuple déterminé, soudé et unanime dans sa quête de liberté. Et cette fois, iln’y a ni parti déclarant abolir les libertés individuelles et collectives nimouvement insurrectionnel armé pouvant justifier des mesuresexceptionnelles», lit-on dans sa tribune. .
L’autre hypothèse serait d’après SaidSadi de reporter le scrutin présidentiel quitte à «violer une fois de plusune Constitution que les partisans du statu quo déterrent à chaque fois qu’ilsdoivent rejeter la «transition démocratique demandée par le peuple depuismaintenant trois mois».