En invitant les journalistes à assister mercredi à leur conférencede presse, assortie d’une « annonce importante », beaucoup ont crudeviner qu’il s’agirait , pour Camra, de déclarer la fin de son mouvement de grève. Tout faux : ceux qui sont partis sur cette piste en sont pour leurs frais, carles résidents sont plus que jamais droits dans leurs bottes et décidés à continuer, récusant au passagetout symptôme d’essoufflement de leur mouvement.
Les membres du collectif qui ont animé une conférence de presse ausiège du SNPSP, pour faire une sorte d’état des lieux après six mois de grèvesconsommés, déclinent leurs chiffres pour démentir l’essoufflement, en se basantsur le taux de suivi et de boycott des gardes.
«À Alger, le taux de suivi de la grève est de plus de90% et le taux d’arrêt des gardes est de plus de 94%. À Tizi-Ouzou, le tauxdépasse les 99% et c’est le plus haut au niveau national. À Sétif, 85% desrésidents sont en grève et à Constantine, ce taux est de 98% », fait valoir leDr Mohamed Taileb, un des visages de ce mouvement des médecins résidentsprotestataires.
Leboycott des gardes, il en fait porter le chapeau au ministère qu’il accuseaussi d’être responsable de l’impasse actuelle, suite à l’échec de toutes lestentatives de dialogue. Pourautant, les membres du collectif affirment leur disponibilité à poursuivre lesdiscussions, pour peu que la volonté existe de l’autre côté, c’est dire leministère de la Santé et son collègue de l’Enseignement sup’
Les animateursde la conférence de presse font un rappel de leurs revendications et avertissentqu’ils ne reculeront pas d’un iota, surtout s’agissant de la nécessité pour euxd’abroger le service civil.
Questionde principe. Il se trouve en l’occurrence que ce service civil est réaffirméavec force dans la nouvelle loi sanitaire qui vient d’être adoptés par la chambrebasse du parlement.
Réagissantà la décision du ministère de la Santé d’engager des généralistes pour assurerles gardes, les membres du collectif parlent de « bricolage »contre lequel leur mouvement se bat depuis six mois, pestent-ils. Point deproblèmes avec les professeurs et les spécialistes, ni d’ailleurs avec le gouvernement,assurent-ils en en affichant leur désir de dialoguer pour sortir de cettesituation inédite dans les annales hospitalo-universitaires.