Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a rejeté les critiques du Maroc après son déplacement dans la région pour relancer les pourparlers entre Rabat et le Front Polisario sur le Sahara occidental, affirmant que cet objectif demeurait une de ses priorités.
Cette démarche et les propos du SG de l'ONU n'ont pas été du goût du Makhzen qui a réagi par un communiqué publié par l'agence de presse officielle MAP, dans lequel le royaume dit avoir constaté que le secrétaire général de l'Onu s'était « départi de sa neutralité, de son objectivité et de son impartialité, affichant ouvertement une indulgence coupable avec un Etat fantoche, dépourvu de tous les attributs, sans territoire, ni population, ni drapeau reconnu ».
Il dit relever avec « une grande stupéfaction les dérapages verbaux, les faits accomplis et les gestes de complaisance injustifiés de M. Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations Unies, durant sa récente visite dans la région ».
Le porte-parole de l'ONU Farhan Haq a réagi à son tour à ses propos affirmant que "le secrétaire général estime que lui et les Nations unies sont des partenaires neutres" sur ce dossier. M. Ban "a fait tout ce qu'il pouvait pour résoudre la situation au Sahara occidental" qui "dure depuis un certain temps", a-t-il ajouté.
"Tragédie Humaine"
Le secrétaire général "voulait s'assurer que dans la dernière année de son mandat cette problématique figure vraiment à l'agenda international", a insisté M. Haq. Après sa visite auprès de réfugiés sahraouis, M. Ban s'était déclaré "profondément attristé par cette tragédie humanitaire".
Le secrétaire général de l'ONU avait déclaré dimanche, à Alger, avoir demandé à son émissaire pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole occupée illégalement par le Maroc en 1975, de reprendre ses tournées dans la région pour tenter de relancer les pourparlers entre Rabat et le mouvement Polisario.
Selon M. Ban, Rabat et le Polisario "n'ont fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution juste et acceptable par tous, fondée sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental".
M. Ban avait ajouté que les membres du personnel de la Mission de l'ONU pour le Sahara occidental (Minurso) étaient "prêts à organiser un référendum s'il y a accord entre les parties", une initiative soutenue notamment par l'Algérie faut-il le rappeler.