Malgré une organisation chaotique, compréhensible au demeurant, vu le nombre de participants, le patron du FLN a réussi son show. Et pour le coup, il s’affirme comme un leader politique incontestable. Ils sont venus, ils sont tous là, comme dirait Aznavour. De l’est de l’ouest, du nord, du sud, a en juger par les immatriculations des bus et des des véhicules, en stationnement au parking.
A peine neuf heures, la salle est déjà pleine comme un œuf. Sacré défi pour les organisateurs complètement débordés par cette marrée humaine. D’où le retard de presque une heure pour le démarrage du meeting. La cérémonie est ouverte par la lecture de la Fatiha, suivie de l’hymne national entonné en chœur par la foule qui a une pieuse pensée pour les victimes du crash de Tamanrasset. Ce qui ajoute à l’ambiance une once d’émotion.
Pour les participants, « ils sont des représentants de la société civile, des organisations professionnelles » expliquent les organisateurs. Il y a bien sûr les politiques. En tête Amar Saâdani en maître de cérémonie. A côté de lui Amar Ghoul, du parti Taj qui a toujours plaidé pour la mise en place du « front intérieur », Belkacem Sahli de l’ANR , le revenant Abdelkader Merbah du RPR, Naima Sahli, de Bayane El Adala, Mohamed Alimi du parti national algérien….
En revanche, pas d’Ouyahia, ni de représentant officiel du RND. Mais Nouria Hafsi, dissidente et adversaire, est bien présente. Pas de Benyounès non plus, alors qu’il a soutenu à fond l’idée du front pour appuyer le programme du président Bouteflika. Ceux qui s’attendaient à voir Chakib Khélil, en sont pour leurs frais. «Il n’a jamais été question de l’inviter » assurent les organisateurs qui parlent de « rumeur colportée par certains journaux .»
Les organisateurs se veulent consensuels en expliquant que « l’initiative est ouverte à tous, partis du pouvoir et opposition, sans exclusive : une seule condition soutenir l’action du président Bouteflika et défendre la souveraineté et l’immunité du pays ».
Pour le prises de parole, il faut surtout souligner celle de Amar Saâdani qui fera un bilan dithyrambique de l’action du président Bouteflika. Il égrène : réconciliation nationale, grands chantiers socio-économiques, paiement de la dette par anticipation, retour de l’Algérie sur la scène internationale, réformes politiques profondes avec à la clé la restructuration des services et la révision en profondeur de la constitution.
Le meeting s’est achevé comme il a commencé, dans un grand brouhaha. Mais une nouvelle étape vient d’être franchie dans la construction du « front intérieur ». Quant aux perspectives, il va falloir attendre la conférence de presse de Saâdani .