Après trois semaines de mutismeabsolu, depuis que le drame de la minorité musulmane, déclarée apatride enBirmanie, a commencé à se jouer, ladirigeante birmane,Aung San Suu Kyi, a brisé son silence, mardi.
Cette sortie qui intervient avec latenue à New-York de la 72e session de l’Assemblée Générale desNations Unies, trahit le dessein inavoué de Aung San Suu d’amadouer laCommunauté internationale horripilée par le génocide rohingya.
Pour sa part, L’ONU n’a pas hésité à parler«d‘épuration ethnique» pour qualifier les représailles de l’arméebirmane, suite aux attaques commises le 25 août par des rebelles.
C’est dire à quel point larécipiendaire du prix Nobel 1991, détentrice du pouvoir réel en Birmanie, s’esttrouvée sur le banc des accusés.
Tentant de justifier l’injustifiable,Aung San Suu Kyi a appelé aujourd’hui, depuis la Capitale du pays, à la fin desdivisions religieuses entre majorité bouddhiste et minorité musulmane.
Se disant désolée pour les «souffrancesendurées par tous ceux pris au piège dans ce conflit», elle n’a à aucunmoment condamné les exactions génocidaires terribles par son armée et lesnationalistes birmans.
Reconnaissant qu’ «Il y a beaucoupde préoccupation dans le monde au sujet de la situation dans l’Etat d’Arakan»Aung San Suu réfute pourtant de faire endosser toute responsabilité à songouvernement dans ce drame.
«Le gouvernement birman n’a pas dutout l’intention de rejeter la faute sur quiconque», appuiera-t-elle.
Se rappelant, sans doute, au bonsouvenir d’un prix Nobel, la dirigeante birmane se fend d’un discours entrompe-l’œil dans le fond et mielleux dans la forme :
Nous condamnons toutes les violations des droitsde l’homme et les violences.Nous sommes pleinement engagés en faveur de larestauration de la paix, de la stabilité et du rétablissement de l‘état dedroit», dira-elle.
Comme gage d’apaisement, elle aannoncé que les forces de sécurité «ont reçu des instructions pour se plierà un code de conduite très strict pour leurs opérations de sécurité, afin deprendre les mesures nécessaires pour éviter des dommages collatéraux et que descivils innocents soient blessés».
Egalement, elle s’est ditprêteà organiser le retour des Rohingyas, en commençant le processus de vérificationde leurs identités.
Pour les 400.000 Rohingyas qui ontfuit l’Etat d’Arakan, dans l’ouest du pays, pour se réfugier au Bangladesh, lagalère ne bouge pas d’un iota.