Ahmed Ouyahia qui a souvent lissé sa moustache en signe de jubilation face aux mouvements de redressements dans les partis d’opposition notamment, se retrouve aujourd’hui dans la position de l’arroseur arrosé qui fait face à une dissidence, alors que le parti est en plein dans la préparation du congrès extraordinaire.
Un congrès que les dissidents sont déterminés à faire capoter considérant que le temps n’est pas opportun pour des grandes messes organiques, alors que le pays traverse une crise politique sur fond de menaces sécuritaires régionales.
Dans un communiqué rendu public lundi, les adversaires du SG par intérim du RND ont, de nouveau dénoncé « une fuite en avant » de la direction du parti, occupée aux préparatifs du congrès prévu du 5 au 7 mai. «Nous sommes déterminés à poursuivre notre action en entreprenant d’autres démarches pouvant amener au report du congrès extraordinaire du parti», avertissent les signataires du communiqué parmi lesquels on retrouve Nouria Hafsi, ex député,Tayeb Zitouni, ex maire d’Alger, Amar Hitta, membre du Conseil national.
Les signataires qui en sont à leur troisième communiqué mettent en garde Ahmed Ouyahia sur « les conséquences de sa politique de fuite en avant et les retombées de son refus de traiter les aspects juridiques et ceux liés au militantisme nécessaires pour la préparation de chaque congrès ». Les dissidents dénoncent aussi Seddik Chihab, homme de main d’Ahmed Ouyhaia, accusé d’avoir usurpé la fonction de porte parole du parti. Mais surtout de jouer au pompier de service en minimisant la portée de l’action des partisans du report du congrès.
Ces derniers se défendent d’ailleurs de vouloir opérer une action de redressement, mais expliquent juste qu’ils souhaitent « le report du congrès pour le préparer dans les meilleurs conditions ».
La sortie médiatique de ces cadres du RND, ennemis déclarés et assumés d’Ouyahia, survient, alors que dans certaines régions comme Oran et Constantine, les militants en sont venus aux mains. Et pendant ce temps, de toutes les régions du pays, des fax de soutien pleuvent dans les rédactions. Leurs signataires dénoncent l’action des dissidents et adhèrent à la tenue du congrès extraordinaire.
Pour rappel, Ahmed Ouyahia, qui a haussé pour une fois de sa vie le ton, avait déclaré que « plus personne ne peut imposer son diktat au sein du RND ». Allusion aux dissidents qu’il a invité à se présenter devant la base pour « promouvoir leur point de vue » ou devant le congrès « arbitre suprême .»