Le RND est en proie à une nouvelle secousse interne. Son président Abdelkader Bensalah vient de faire l’objet d’une salve de la part de ténors du parti, pas contents, assurément, de sa façon de diriger le parti. C’est un procès en règle qui est fait à Bensalah, visant sa « gestion bureaucratique ».
Les auteurs du communiqué qui seraient deux anciens ministres, Chérif Rahmani et Abou bakr Benbouzid, déplorent l’absence du parti sur la scène politique, au moment justement où le pays est en plein dans les débat politiques, sur la révision de la constitution, « les grands procès »...
Autre grief des signataires du communiqué contre Bensalah : sa façon de communiquer, ou plutôt de non communiquer, dans la mesure où ses rares interventions médiatiques se limitent à des communiqués laconiques. Il est reproché au chef du RND d’éviter les conférences de presse et le contact direct avec les journalistes, une stratégie qui lui permet de fuir les questions gênantes.
Le chef du RND est celui qui applique le mieux le proverbe « si la parole est d’argent le silence est d’or ». Certaines nominations au niveau des instances organiques ont également soulevé l’ire des auteurs du communiqué qui appellent à des changements dans le parti. Sur le fond, les auteurs de ce communiqué ont raison, car Bensalah a du mal à assumer sa double casquette de président du Conseil de la nation, souvent appelé, ces derniers temps, à remplacer le président Bouteflika sur la scène internationale, en alternance avec Sellal, et président du deuxième parti de la nation.
Mais son choix à la tête du RND est éminemment stratégique , vu sous l’angle des « grands équilibres ». En vérité, Bensalah ne gère pas le parti, mais se limite juste à le contenir, selon une stratégie de « containement » et à le maintenir dans le giron de la présidence de la République. Mais au-delà du procés contre Bensalah, pourquoi une telle sortie maintenant de la part de ces deux ex ministres qui ont disparu totalement des radars depuis leur éviction du gouvernement.
Si benbouzid, un certain moment donné par les rumeurs comme ambassadeur en Russie, avant de voir son espoir totalement déçu, s’est imposé une sorte de diète médiatique, ce n’est pas le cas de Chérif Rahmani, certes peu disert lui aussi, mais qui a fait parler de lui dernièrement, indirectement dans le livre écrit par les deux journalistes Christophe Dubois et Marie Chritine Tabet, "Paris Alger, une histoire passionnelle", où il est fait mention de biens immobiliers en France.
On voit mal Bensalah, habitué à faire le dos rond, réagir à cette nouvelle salve, après celle du groupe de Guidoum, lequel a fini par jeter d’ailleurs l’éponge. Actuellement, il doit savourer paisiblement sa retraite politique et professionnelle.