Chose promise, chose due : le président Bouteflika a donc tenu sa promesse faite aux algériens lors de son fameux discours du 15 avril 2011, dans lequel il avait annoncé des réformes politiques profondes.
La révision de la constitution, qui constitue à la fois la mère de ces réformes et aussi l’aboutissement du processus est désormais dans les tuyaux et l’aboutissement à travers son adoption n’est plus qu’une question de jours.
Ce lundi, le président Bouteflika a donc présidé un deuxième conseil restreint consacré au projet qui est définitivement validé. Dans les prochains jours, les services de la présidence de la Républiques adresseront une copie du texte aux personnalités, partis politiques et associations, consultés au cours de sa préparation.
Les algériens qui sont l’arbitre suprême auront aussi la latitude de consulter le projet qui sera largement diffusé dans les médias. Qu’en est-il du contenu ? Le communiqué de la présidence répond qu’il s’agira d'une proposition substantielle qui marquera des progrès dans plusieurs domaines, parmi lesquels le champ politique et celui de la gouvernance.
En premier lieu, la consolidation de l'unité nationale autour de notre histoire, de notre identité et de nos valeurs spirituelles et civilisationnelles. S’agira t-il d’une officialisation de la langue Amazigh ? De la mise en place de garde fous pour protéger la pratique de la religion des risques de dérives radicales ?
Dans le projet, il est également question de la protection des droits et libertés des citoyens, et le renforcement de l'indépendance de la justice. Il est également question de l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs.
Dans ce projet et comme promis par le président Bouteflika, l’opposition, notamment parlementaire y trouvera son compte, notamment par un accès aux moyens d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil Constitutionnel.
Un autre cadeau pour l’opposition qui voit sa revendication de mise en place d’une commission indépendante de surveillance des élections aboutir et cela à travers la mise en place d'un mécanisme indépendant renforcé de surveillance des élections, au service de la démocratie pluraliste.
Enfin, une dynamisation des institutions constitutionnelles de contrôle, au service de la transparence dans les domaines économique, juridique, et politique de la vie nationale. Courant du mois de janvier, le projet d révisions sera examiné en Conseil des ministres, selon la procédure d’usage avant que le texte ne « descende » au parlement pour adoption.
Mais le dernier mot reviendra au Conseil constitutionnel qui doit, en fonction de son appréciation des amendements proposés, donner son avis sur la procédure à suivre pour cette révision en fonction des articles 147 et 176 de la constitution. Voie parlementaire, à travers la réunion des deux chambres réunies en congrès après la convocation par le président de la république ? ou bien voie référendaire ?