Algérie 1

Icon Collap
...

Réunion de l’OPEP : Les attentes d’Alger à l’épreuve du bras de fer irano-saoudien

27-09-2016 15:33  Abbès Zineb

"L’Algérie est plus que jamais déterminée à jouer pleinement son rôle pour un accord entre les membres de l’OPEP sur un prix raisonnable", martelait encore ce matin Noureddine Bouterfa, tout en sachant que la gageure sera difficile, surtout après les déclarations du ministre iranien de l’énergie.

A l’ouverture des travaux du 15éme Forum International de l’Energie, Abdélmalek Sellal, dans la même tonalité que son ministre, a fait un plaidoyer en faveur d’un "esprit de dialogue" entre les acteurs de la scène énergétique.

L'Algérie a le souci constant d'instaurer un véritable esprit de dialogue et de concertation entre les différents acteurs de la scène énergétique régionale et mondiale", a déclaré le premier ministre en expliquant que "ce besoin de dialogue et de compréhension mutuelle ne s'est jamais autant fait ressentir" que depuis le début de ce siècle marqué par "un paradoxe frappant" , faisant remarquer que d'un côté, "une parfaite connaissance des enjeux et défis planétaires, une rapidité jamais égalée dans les déplacements des personnes et des informations et des capacités humaines au développement paroxystique".

Pour le premier ministre algérien, le 15e Forum international de l’énergie est porteur d’un « message d’espoir et contribuera "certainement", à cet "élan positif de confiance" car il s'agit d'une "rencontre d'intérêt" susceptible d'apporter de "la visibilité et de la stabilité" aux marchés, de relancer la croissance de l'économie mondiale et "finalement, d'œuvrer pour le bien être des citoyens du monde".

Parlant de la situation du marché pétrolier, qui est au demeurant le véritable enjeu, il plaidera pour un prix "juste et raisonnable" permettant les investissements dans la chaîne énergétique, la rémunération des producteurs, la sécurisation de l'approvisionnement des consommateurs et la stabilité des marchés, ajoutant que les principaux acteurs énergétiques "se doivent d'aboutir à un accord sur les niveaux de production pour conforter durablement les cours".

Le secrétaire général du Forum international de L’énergie, Xiansheng Sun partage le souci des autorités algériennes, estimant que "le moment est venu pour rapprocher les points de vue entre producteurs et consommateurs, et ce forum est là pour renforcer le dialogue entre les différentes parties".

Mais force est de constater que ces déclarations optimistes buttent sur la réalité , qui est justement à l’origine de la situation du marché, du moins en partie : les divergences entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Ces deux gros producteurs n’ont pas en effet tardé aujourd’hui afficher clairement leurs différence de oint de vue , s’agissant de la réunion informelle de demain.

"Atteindre un accord en deux jours ne figure pas sur notre agenda", a ainsi déclaré le ministre iranien du pétrole Bijan Namdar Zanganeher. "Nous avons besoin de temps pour de plus amples consultations", a-t-il dit avant d'ajouter qu'un accord pourrait éventuellement être trouvé lors de la réunion de l'Opep le 30 novembre à Vienne.

L’Iran veut surtout rétablir ses niveaux de production antérieurs aux sanctions internationales liées à son programme nucléaire, sanctions désormais levées. "Nous ne sommes pas prêts" à geler notre production à ses niveaux actuels, a-t-il dit, affirmant que pour l’Iran objectif de production était de 4 millions de barils/jour, contre 3, actuellement.

Équivoque le ministre Saoudien, Khaled EL faleh a d’abord tenté de minimiser le rôle de l’Iran en affirmant d’emblée qu'"un seul pays ne peut pas influer sur le marché".

Mais dans le même temps, il a affirmé que son pays n'avait pas réellement besoin d'un accord: "Je demeure optimiste sur la base des fondamentaux du marché qui prennent la bonne direction", a-t-il dit, sous-entendant que le marché était sur la voie d'un rééquilibrage sans qu'il y ait nécessairement besoin d'une intervention.

Les divergences manifestes entre ces deux pays, engagés dans ne guerre de leadership géopolitique et énergétique dans la région, plomberont –elles la réunion informelles d’Alger. C’est bien la crainte des experts qui parlent déjà de la réunion d’Alger, comme un autre "acte manqué". Mais , comme on dit la nuit porte conseil. Mercredi sera un autre jour.



Voir tous les articles de la catégorie "Economie"