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Religion: Cheikh Ferkous provoque la fitna dans la mouvance islamiste

22-03-2018 15:56  Amel Benabi

C’est une sorte de guerre de religions qui semble se déclencher entre les différentes factions qui compose la galaxie islamiste algérienne. Et pour cause ! Le message mensuel du théoricien national du salafisme à la sauce wahhabite, le cheikh Mohamed Ferkous, publié sur sa page Facebook, a été ressenti comme un coup de sabre dans le dos de ses coreligionnaires qui se recrutent parmi les achaâris, les soufis et les Frères musulmans.

Le chef autoproclamé des salafistes algériens mais adoubé par les Al Saoud, s’en est ainsi pris aux partisans de ces branches de l’islam sunnite  et s’est même permis d’écorner le référent religieux national qu’est le malékisme. D’après cet adepte du wahhabisme pur et dur, les achaâris, les soufis et les Frères musulmans ne sont même pas des sunnites.

Il n’en fallait pas plus pour susciter une réaction virulente de l’Association des oulémas qui a appellé les autorités à réagir à cette attaque à l’unité nationale. «Cette déclaration constitue un véritable danger pour l’unité nationale», fulmine l’organisation dirigée par le cheikh Guessoum, qui revendique la parenté spirituelle d’Abdelhamid Ben Badis.

De son côté, le mouvement HMS de Abderrazak Makri s’apprête à réunir ses ouailles pour répondre «scientifiquement» et par des «exégèses de savants», aux élucubrations du prédicateur Mohamed Ferkous. Le MSP va ainsi organiser dans quelques jours (peut-être même ce vendredi après la prière hebdomadaire) une conférence en son siège à Alger qui devra regrouper des savants des différents courants incriminés par Ferkous pour lui apporter la contradiction.

Le parti de feu Mahfoud Nahnah qui appartient au mouvement des Frères musulmans va donner la parole aux chouyoukhs afin de répondre à Ferkous «de manière scientifique», d’après son chef du groupe parlementaire, Zinedine Hamdadouche.

Pour rappel, Mohamed Ferkous a écrit sur sa page Facebook que son mouvement fait de l’allégeance au responsable (Taât Al Hakem) un principe cardinal inviolable comme c’est le cas pour ses semblables en Arabie Saoudite où les choyoukhs n’osent jamais remettre en cause la gouvernance de la monarchie malgré ses errements.

Mohamed Ferkous qui semble vouloir s’attirer le soutien des autorités s’en est ainsi pris aux animateurs des mouvements sociaux coupables d’après lui, de remettre en cause la politique des pouvoirs publics.  Sans doute que cette affaire connaitra des rebondissements dans les tous prochains jours.



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