Le projet du Bac revu et corrigé sera soumis au gouvernement à la fin du mois d’aout croit savoir le ministre de l’enseignement supérieur Tahar Hadjar, probablement le 24, dira t-il. Ce projet est le fruit d’une longue réflexion ponctuée par une conférence nationale et des ateliers ayant réuni spécialistes en pédagogie et partenaires sociaux.
Elimination des matières secondaires
On ne connait pas le détail de cette réforme du prestigieux examen, mais certains changements, pour faire consensus, semblent déjà acquis. C’est le cas du nombre du jours que doit durer l’examen. Ce sera probablement trois jours seulement au lieu de cinq actuellement. Conséquence : les matières secondaires seront éliminées de l’examen officiel. Probablement les mathématiques, la physique, la chimie pour les littéraires et l’histoire, la géographie, l’éducation islamique pour les scientifiques.
Vers un baccalauréat plus spécialisé
Ces matières feront l’objet d’une évaluation en cous d’année scolaire et leurs notes seront additionnées à celle obtenues lors du Bac pour déterminer la moyenne générale du candidat au Bac. Il y a une autre variante, à savoir une sorte de Bac première partie consacrée au terme de la deuxième année secondaire aux matières secondaires. Sauf qu’une telle formule a un coût financier qui risque d’alourdir les dépenses du ministère de l’éducation qui va se retrouver avec l’organisation de deux sessions du Bac, alors que le mot d’ordre est à la gestion rigoureuse des finances publiques.
Avec l’élimination des matières dites secondaires, on se dirige vers "un baccalauréat plus spécialisé, selon le ministre de l’enseignement supérieur. A en croire ce dernier, le nouveau système sera applicable à partir de la rentrée 2016/2017, c'est-à-dire à partir de la rentrée prochaine. Concernant la très controversée question du retour à la langue française pour l’enseignement des matières scientifiques, défendue par Mme Benghabrit et de nombreux experts, Abdelkader Hadjar préfère botter en touche, estimant que "le problème ne réside pas dans la langue, mais dans l'approche adoptée dans l'enseignement".
Les islamistes vent debout contre la langue française
Les islamistes et ceux qui se considèrent comme les gardiens du temple sont vent debout contre cette option du retour au français pour les matières secondaires en dépoussiérant la vieille rengaine de la « remise en cause du principe de l’arabisation » qui avait enflammé les campus dans les années 80, où islamistes et baathistes avaient pactisé pour s’opposer à ce choix dicté par la nécessité du pragmatisme.
Pour rappel, le Maroc a tranché la question en décidant de rétablir l’enseignement des matières scientifiques en français, à partir de la rentrée de septembre.
S'agissant des bourses universitaires, M. Hadjar a fait savoir que la décision portant "suspension des bourses à l'étranger pour les licences a été prises depuis des années à l'exception des 2e et 3e cycles (Master et Doctorat)". M. Hadjar s'exprimait en réponse à une question sur le cas de la première bachelière à l'échelle nationale au Baccalauréat 2016, Kenza Ousalah qui a demandé aux hautes autorités du pays de lui accorder une bourse à l'étranger pour pouvoir s'inscrire dans une spécialité inexistante en Algérie.