Le président Bouteflika aurait levé le gel concernant l’arrêt définif de l’opération de reconnaissance des Moudjahidines.
Cette annonce a été faire par le ministre des Moudjahidines à Annaba, lors de sa visite lundi. Pourquoi cette décision pour le moins surprenante, alors que tout le monde pensait qu’on en avait fini une bonne fois pour toute avec la reconnaissance de la qualité de Moudjahid 60 ans après l’indépendance de l’Algérie.
Selon le ministre des Moudjahidines, la décision du président Bouteflika serait motivée par le souci de permettre à tourte une frange d’anciens Moudjahids qui n’ont pas eu l’opportunité de faire valoir leurs droits, pour diverses raisons de rattraper le coup.
Ainsi, précise le ministre, une commission mixte ministère des Moudjahidines et de l’organisation nationale des Moudjahidines (ONM) va s’atteler à une étude minutieuse et rigoureuse des dossiers qui n’ont jamais été déposés pour faire bénéficier leurs auteurs des droits qu’ils n’ont pas pu obtenir auparavant.
Manipulations et faux témoignages
Il faut néanmoins rappeler que le Ministère des Moudjahidines avait décidé de clore définitivement les dossier de reconnaissance en 1998, suite justement au scandale des faux Moudjahidines.
L’opération de reconnaissance n’a malheureusement pas échappé à des manipulations et des faux témoignages qui ont permis à des milliers de personnes d’acquérir la noble qualité d’ancien Moudjahid, ce qui leur a permis de bénéficier indument de privilèges accordés aux authentiques Moudjahidines pour qui la nation doit respect et gratitude.
Même les harkis
Le comble, c'est aussi quand des harkis ont eu des attestations d'anciens moudjahidines, avec la complicité de hauts responsables de l’État, tandis que d'autres, qui ont choisi le parti du colonisateur, ont vu leurs fiches d'interdiction de rentrer sur le territoire national disparaitre.
Des témoignages de policiers à la retraite ont confié à notre rédaction, que ces fameuses fiches disparaissaient les unes après les autres du temps où le colonel Ali Tounsi était à la tête de la DGSN. D'autres harkis ont même bénéficié de passeports délivrés par des consulats algériens en France, à la suite d'intervention de responsables, ce qui leur a permis de fouler le territoire national soit sur leurs pieds soit dans un cercueil.