Algérie 1

Icon Collap
...

Quand Saâdani dit…

11-06-2016 17:19  Rafik Benasseur

Une nouvelle fois l’opinion publique aura constaté que le secrétaire général du parti du Front de Libération Nationale (FLN) Amar Saâdani a vu juste et à la virgule près, s’agissant des remaniements ministériels. Mieux encore, certains ministres qu’il ne portait pas dans son cœur et dont il a publiquement réclamé leur renvoi ont été liquidés.

Le premier, sans doute le plus important est incontestablement celui des Finances, M. Abderrahmane Benkhalfa que Saâdani vilipende à chaque occasion. Chargé de faire rentrer l’argent de l’informel dans le circuit bancaire pour soutenir les finances publiques, le ministre n’a pas réussi son opération. Il a ensuite lancé l’emprunt national obligataire à l’effet de capter l’argent de l’informel ou mal acquis sans même demander son origine. Là encore, l’échec est cuisant.

Il est évident qu’Abderrahmane Benkhalfa n’a pas trouvé la solution malgré son battage médiatique. Comme son collègue de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci qu’Amar Saâdani a descendu en flammes il y a quelques temps, Benkhalfa a fini par être limogé pour manque de résultats.

Le chef du FLN prouve ainsi et pour une énième fois qu’il est bien informé de ce qui se fait dans les hautes sphères. Depuis qu’il a attaqué violement l’ex patron du DRS, le général de corps d'armée Mohamed Mediene dit Toufik, Saâdani s’est imposé comme un pion important sur l’échiquier politique national. Ses paroles sont prises pour des vérités.

Quand Amar Saâdani attaque verbalement ou par médias interposés un responsable fut-il haut gradé ou placé, il faut vite comprendre que le concerné est sur une corde raide…

Benkhalfa, Khaoua et Ferroukhi dégagés

Dans la nouvelle équipe d’Abdelmalek Sellal, Saâdani a eu raison sur toute la ligne. Il avait ciblé Ferroukhi de l’agriculture, Benkhalfa des Finances et Khaoua des Relations avec le parlement. Les trois ont été limogés ! La seule fois où il s’était raté c’était quand il avait demandé le renvoi d’Ahmed Ouyahia de la présidence au prétexte qu’il trahirait le président. Or, Bouteflika l’a confirmé à son poste et l’a même félicité pour son élection à la tête du RND.

Rien ne dit cependant qu’il s’est tiré d’affaire, d'autant que son maintien serait incompris et incongru après les limogeages de Amara benyounès (MPA) et Amar Ghoul (TAJ).

Le fait est que son frère ennemi Amar Saïdani ne l’attaque plus… Pour autant, les déclarations du patron du FLN constituent des véritables baromètres politiques sur les intentions du pouvoir. Quand Saâdani lâche un responsable, cela signifie que le concerné est politiquement hors champ. Et inversement quand il tresse des lauriers à un autre cela voudrait dire qu’il est promit à un bel avenir. Comme il l’a fait pour Chakib Khelil qui pourrait hériter d’un poste de ministre conseiller, comme l’est désormais Boualem Bessaieh.



Voir tous les articles de la catégorie "Actualité"