Jean Michel Baylet, ministre français de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales se trouve actuellement en visite en Algérie, au moment où les relations algéro-française sont aux creux de la vague, après, notamment, le tweet indécent de son chef Manuel Valls.
Exercice difficile s’il en est pour ce ministre poussé au charbon. En vieux routier de la politique, il a visiblement su trouver les mots en célébrant les relations algéro-françaises. L'Algérie et la France sont au "rendez-vous d'une confiance sans cesse renouvelée et d'une volonté active d'aller de l'avant, main dans la main", dira-t-il lors d’une conférence conjointe avec le ministre de l’intérieur Nouredine Bédoui à l'occasion des 3èmes rencontre algéro-françaises des maires et responsables des collectivités territoriales.
Le ministre français insistera dans son discours sur l’action du président Bouteflika et de son homologue français, dans l’excellence des relations entre Alger et Paris. "Grâce à la volonté commune des deux Présidents algérien et français, nous vivons une phase exceptionnelle de la relation franco-algérienne", se félicitera-t-il, estimant que "jamais la coopération n'avait atteint un tel niveau d'intensité et de qualité".
Et de noter aussi « la volonté commune « d'œuvrer et de travailler ensemble, en particulier entre les régions françaises et algériennes, de coopérer sur les sujets de fiscalité". Poursuivant son éloge, JMB souligne que "nos échanges sont bilatéraux, parce que nous avons besoin de votre savoir- faire, de vos traditions et de votre culture".
Reçu par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le ministre français, remet une autre couche en affirmant avoir souligné avec Sellal « la volonté des deux Présidents algérien et français de resserrer encore puissamment les liens déjà très étroits entre la France et l'Algérie et de porter haut et fort la coopération bilatérale entre nos deux pays ».
Au sujet de la déclaration du président Hollande, sur les harkis et les pieds noirs il a tenté d’en minimiser l’impact en préférant un François Hollande artisan du resserrement avec l’Algérie. "Aujourd'hui, dans un contexte plus général, il a abordé un sujet qui appartient à l'histoire de nos deux pays. Je crois que quand on relit la globalité de ses déclarations, il n'y a pas de quoi être choqué, et je souhaite que cela ne soit pas le cas et que rien n'altère la qualité de nos relations", a-t-il fait valoir.
Et de proposer un regard dépassionné sur l’histoire en ayant le courage « de regarder les choses telles qu'elles se sont passées", a-t-il encore ajouté. Est- ce que les propos de Jean Michel Baylet sont suffisante pour faire oublier « l’indélicatesse » de Valls et amorcer une nouvelle séquence de réchauffement ?