Trois semaines plus tard, la France lançait son opération Serval. « Nous n’en étions pas encore à l’intervention militaire mais nous avons transmis notre grande inquiétude au président Abdelaziz Bouteflika, se rappelle un diplomate français. Et là, il nous surprend. Le problème pour l’Afrique, nous dit-il durant le tête-à-tête présidentiel, ce n’est pas le Mali c’est Boko Haram. On est tombé de haut », ajoute notre interlocuteur. « Pour nous c’était une histoire de secte au Nigeria, sans plus. On ne l’a pas vraiment pris au sérieux. »
Deux ans et plusieurs milliers de morts plus tard, une mobilisation internationale se met enfin en place pour tenter d’éteindre l’incendie Boko Haram qui, comme le prévoyait le président algérien, n’a fait que se propager.
Christophe Châtelot in Le Monde.fr Le 10.02.2015 à 16h31