Chasser le naturel, il revient au galop. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) d’Abderrazak Makri développe une sorte d’obsession presque maladive à l’égard de la ministre de l’éducation Mme Nouria Benghabrit dont il ne cesse de réclamer la tête depuis sa nomination.
Depuis la fameuse affaire des fuites des sujets du BAC qu’il a, au même titre que ses relais médiatiques, imputée à la seule ministre, il ne rate aucune occasion pour la pourfendre et la désignant à la vindicte populaire. S’étant lamentablement gouré dans ses funestes prédictions d’une rentrée scolaire «explosive», le parti islamiste ne s’avoue pas vaincu et remonte au front.
Dans une contribution diffusée sur le site officiel du parti, son secrétaire national à la communication, Abdallah Benadjmia, rameute ses ouailles pour, tenez vous bien, constituer un «front national uni pour parer à toute velléité de porter atteinte à l’identité nationale et à l’Ecole algérienne». Pour ce responsable du MSP, il y a urgence d’empêcher «l’aboutissement d’un projet «susceptible d’hypothéquer l’avenir des générations».
Il est évidemment question du programme moderniste de réforme de l’école que prône Mme Benghabrit et qui est basé sur une approche par compétence. On comprend pourquoi ce cadre du mouvement islamiste a cru bon de monter sur ses grands chevaux ; lui qui est apparemment partisan de la «régression féconde». Il y a lieu de relever tout de même que ce responsable du MSP use d’un site internet -donc un produit de la modernité et la créativité que défend justement Benghabrit- pour diffuser sa littérature arriérée. D’où son appel à l’ensemble de la «classe politique» et des «forces sociales» à constituer ce «front national».
Pour ce faire, il suggère aux syndicats des enseignants d’«exercer des pressions» sur la tutelle quitte à taire leurs divergences profondes.
Un «front national»
Tout le monde sait que ce parti a noyauté et satellisé une bonne partie des syndicats de l’éducation dont le rôle consiste à s’opposer systématiquement à toutes les proposions de la ministre. Le président du MSP, Abderrazak Makri, a fait de sa page Facebook un Majliss Echourra bis (Conseil consultatif) où il se répand en pamphlets et autres diatribes contre la ministre de l’éducation.
Sur un autre plan son lieutenant Abdallah Benadjmia, lance un autre appel aux partis politiques et les organisations de la société civile à ouvrir un «débat général sur l’Ecole algérienne et les réformes suspectes» annoncées par la ministre de l’Education». Un débat duquel sortiraient des «solutions alternatives, conçues par des pédagogues soucieux de l’avenir des générations et du pays».
En clair, le MSP nous propose un gouvernement parallèle alors même qu’il est un parti d’opposition censé respecter les règles démocratiques. Et pour boucler la boucle de cette descente dans l’arène, ce membre de l’exécutif du MSP exhorte les médias «à jouer un rôle plus actif dans ce qu’il qualifie de «bataille qui ne doit pas connaître de trêve». Pendant ce temps, ce parti ne semble pas inquiet outre mesure sur les perspectives économiques du pays alors même que la crise financière se fait de plus en plus aigue.