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Procès Sonatrach1 : les avocats de Meziane exigent la présence de Chakib Khélil

15-03-2015 17:02  Lila Ghali

Aura-t-il lieu ? Sera-t-il reporté ? Ces deux questions, tous les observateurs se les posaient encore dimanche matin à l’ouverture du procès dit « Sonatrach1 ». Certains avocats ont fait valoir « le climat actuel  et les déclarations faites dans la presse » pour plaider le report alors que d’autres ont estimé que « les choses ont trop trainé et que des personnes croupissent dans la prisons depuis cinq ans et qu’il fallait donc tenir ce procès ».

Le procureur a été plus sensible aux arguments de ces derniers, affichant une détermination de laisser enfin  parler la justice dans cette affaire. Et c’est à dix heures trente tapantes que le juge a donné les trois coups de marteau signifiant l’ouverture du procès.

Dans une salle d’audience pleine comme un œuf avec des journalistes (algériens et étrangers) des représentants des ambassades, des parents et amis des accusés et des curieux, attirés par la nature de l’affaire elle-même. C’est l’affaire Sonatrach qui alimente tous les fantasmes et toutes les fantasmagories. Ce procès, c’est aussi celui des ténors du barreau d’Alger, avec Maitre Mokrane Ait Larbi et maitre Miloud Brahimi, deux hommes « des procès durs », selon la célèbre formule de Jacques Vergès.

Juste après l’ouverture, un premier incident d’audience provoqué par maitre  Mohcine Amara, ex avocat de Mohamed Méziane, que ce dernier a récusé. Maitre Mohcine Amara voulait accéder au prétoire, mais le procureur a opposé son niet. Incident clos. Puis reprise de la procédure.

Parmi les accusés l'ex PDG de Sonatrach, Mohamed Méziane (photo), qui comparait en prévenu libre et le patron du groupe allemand Contel Algérie Funkwerk, Smail Mohamed Réda. Huit (8) directeurs exécutifs de Sonatrach dont Amar Zenasni responsable du transport par pipeline et le directeur des activités d'amont Belkacem Boumediène sont dans le box des accusés avec 4 sociétés étrangères.

Parmi les chefs d'accusation retenus contre les accusés, dont 7 en détention, figurent l’association de malfaiteurs, la passation de marchés contraires à la loi pour accorder des privilèges injustifiés à des tiers, blanchiment d'argent, augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique, détournement de deniers publics, blanchiment d’argent et corruption.

Selon l'arrêt de renvoi (293 pages), les faits concernent cinq (5) marchés frauduleux d'une valeur de 1.100 milliards de centimes accordés par l'ex PDG de Sonatrach, Mohamed Méziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d'un projet d'acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe national à travers le pays.

Le groupe Sonatrach, selon l'arrêt de renvoi toujours, a conclu un marché frauduleux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l'Algérie à l'Italie ( Sardaigne). Un autre dossier lié à ce procès concerne le marché de réfection de l’immeuble de Sonatrach, situé boulevard Ghermoul, attribué en infraction à la loi, à l'entreprise allemande IMTECH.

Dans l’après midi, c’est une nouvelle bataille de procédure entre les avocats et le juge. Finalement ce dernier a fini appeler les témoins. Pas moins de 104. Mais 40 manquent à l’appel. Une bonne raison pour les avocats de Méziane d’exiger le report mais surtout la présence de Chakib Khélil, Rédha Hemch et Farid Bédjaoui.

 



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