Le procès du général Abdelkader Ait Ouarabi alias Hassan devrait normalement s’ouvrir jeudi au tribunal militaire d’Oran, après bien des péripéties judiciaires.
La veille, c'est-à-dire mercredi soir, deux des avocats constitués par sa famille pour assurer sa défense ont choisi délibérément de politiser le procès. En effet le très médiatique maître Khaled Bourayou et son collègue Houfani Tayeb ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils pointent d’emblée le risque de voir cet officier supérieur, chargé de la lutte contre le terrorisme, condamné « injustement ».
Pour les deux avocats, les faits reprochés à l’ancien patron du contre espionnage ne seraient que des alibis, la vraie raison , selon eux, étant liée à la guerre des clans qui se déroule au sommet de l’Etat , en prévision de la succession présidentielle selon leurs propos.
Tout en faisant valoir les qualités humaines, professionnelles et le patriotisme de leur client, les deux avocats estiment que ce serait un mauvais signal que l’Algérie donnerait aux forces qui ont lutté en Algérie contre le patriotisme et plus généralement au monde qui livre une guerre cotre Daech.
Pour Maitres Khaled Bourayou et son collègue Houfani Tayeb, il y a un paradoxe, une sorte d’ingratitude à condamner une figure du contre-terrorisme, alors que dans le monde l’expérience algérienne est citée comme exemple. Maitre Khaled Bourayou, est connu dans les milieux médiatiques et judiciaire pour sa propension à politiser les procès dans lesquels il est constitué.
Politiser l'affaire
C’est sa façon de faire, mais elle ne semble faire l’unanimité, en l’occurrence. Certains, parmi ses collègues, vont jusqu’à lui faire le reproche d’utiliser les grands procès pour promouvoir son image. Maitre Bourayoua choisi donc de se placer sur un registre politique pour défendre son cillent.
Ce n’est pas du tout la ligne choisie par un autre avocat, maitre Mokrane Ait Larbi qui, pour sa part, a pris le parti de se placer sur un terrain strictement judiciaire, considérant, sans le dire explicitement que la politisation du procès pouvait nuire à son client.
L’avocat Ait Larbi, résolument chevillé à la procédure avait dénoncé les conditions d’arrestation du général, avant de demander au procureur sa mise en liberté provisoire, une demande refusée. Dans deux autres déclarations l’avocat Ait Larbi a demandé au tribunal miliaire d’Oran la tenue du procès en public, tout en requérant le témoignage du général Toufik, qui était le supérieur hiérarchique du général Hassan au moment des faits pour lesquels il comparait aujourd’hui.
Comme on peut le constater donc, il ya deux approches par rapport à la ligne de défense du général Hassan. C’est moins un partage des rôles, comme on peut le supposer qu’une querelle entre deux avocats aux tempéraments différents qui n’ont pas fait au préalable un travail de coordination pour mieux défendre leur client. On se demande même si ce n’est pas de nature à nuire à leur client.