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Prix du pétrole : ça chute grave…

03-08-2015 16:44  La rédaction

Déjà fortement impactée par la décrue des cours du brut depuis voilà une année, l’économie algérienne risque de ressentir encore plus négativement le glissement qui s’accentue à la veille de la rentrée sociale. Le baril n’est désormais plus qu’à 50 dollars !

Cela fait six années que le pétrole n’est pas descendu au niveau de cette barre psychologique. On n’est plus dans la crainte de lendemain difficile mais on est en plein dedans. Le gouvernement qui a maintenu à quelques petits ajustements près, sa politique dépensière et son train de vie des temps des vaches grasses (lire l’article sur la résidence d’Etat de club des pins), aura fort à faire dans les tout prochains mois. Et ce ne seraient pas les explications trompeuses et autres engagements populistes des ministres qui vont nous convaincre que «tout va bien».

Les cours du baril de pétrole Brent (référence pour le Sahara Blend algérien) ont atteint, aujourd’hui lundi, un plus bas semestriel à 50,20 dollars en séance, en baisse de plus de 2,5% rapporte la presse spécialisée. Et comme il fallait s y attendre, c’est le retour annoncé de l’Iran sur le marché pétrolier qui a tiré vers le bas les prix. Tous les experts s’accordent à dire que l’accord sur le nucléaire entre les 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France + Allemagne) et la République islamique devrait fatalement impacter les cours du brut. Un dommage collatéral inévitable tant ce pays va prochainement bénéficier d’une levée des sanctions qui frappent le pays des décennies.

Le nucléaire irradie le marché

Dans une déclaration à la télévision d’Etat, relayée par Reuters , le ministre du Pétrole iranien, Bijan Zanganeh, a révélé que son pays va procéder à l’augmentation de sa production de pétrole de 500.000 barils par jour (bpj) juste après la levée des sanctions internationales, pour atteindre, quelques mois plus tard, un million de bpj. De fait, l’offre déjà excédentaire de plus de 2 millions de baril va exploser et se répercutera forcément sur les prix puisque la demande sera inférieure. Ce responsable assure également que «Dans les prochains mois, nous reviendrons au niveau de 3,8-3,9 millions de barils».

De bien sombres perspectives pour l’Algérie dont les responsables espèrent un rebond des cours du brut ne serait-ce qu’en 2016. C’est un mauvais calcul auquel ils doivent faire face alors même que le pays fonctionne très largement au dessus de ses moyens comme si le baril coûtait 120 dollars. Ce scenario Hitchcockien, malheureusement très possible, pourrait même pousser notre pays à s’endetter à nouveau voire se retrouver dans les fourches caudines du FMI à qui on a prêté il y a deux années cinq milliards de dollars !

Et quand on entend des ministres claironner que leurs programmes de dépenses sont maintenus malgré la mauvaise conjoncture pétrolière, il y a de quoi craindre le pire dans un pays ou la rationalisation des dépenses publiques est le cadet des soucis de ceux qui gouvernent. Faut-il attendre que le couteau soit sur la gorge (si ce n’est déjà le cas) pour que l’on réagisse ? A Dieu ne plaise.



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