Le gouvernement, au complet, était présent ce matin au palais de la culture pour une opération symbolique de destruction d'un lot de deux millions de supports audiovisuels piratés, en présence de plusieurs artistes algériens. Une occasion pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de faire une extension de son discours sur la situation qui prévaut actuellement dans le secteur de l’audio-visuel, à la lumière de la polémique relative au sujet du rachat du groupe de presse El Khabar, par la société « Ness Prod », une filiale de Cevital.
Dans une longue digression, il annonce, pour prochainement, une remise en ordre de la situation anarchique qui prévaut actuellement dans le secteur de l’audiovisuel. Et c’est Hamid Grine qui est chargé de nettoyer les écuries d’Augias.
La présence de tout le gouvernement à la cérémonie signifie que le ministre de la « com » n’est pas seul, que son action visant à assainir le secteur de la communication en général et l’audio- visuel en particulier est l’affaire de tout l’exécutif, partant du fait qu’un ministre agit toujours au nom du gouvernement dont il engage la responsabilité. Une façon pour Sellal de démentir certains commentaires faisant croire à un entêtement personnel de Hamid Grine à régler des comptes personnels avec El Khabar et El Watan.
Dans son discours, Abdelmalek Sellal a disséqué les grilles des télévisons offshore en décrivant minutieusement leurs dérapages professionnels et éthiques. « Nous devons tous admettre que cetains vecteurs audiovisuels versent dans la publicité mensongère, la violation de la vie privée, l’atteinte à la dignité des personnes, la désinformation et plus grave encore, les attaques contre la cohésion de la société algérienne avec des appels au régionalisme et à la Fitna.
Tout est dit dans ce passage. C’est donc Hamid Grine, en tant que puissance publique tutélaire qui est chargé de mettre en œuvre ce chantier de mise aux normes autoritaire, dès lors que l’autorégulation et les décantations attendues, au lancement de ces chaines, ne sont pas venues. Cela en attendant la mise en place de l’Autorité de régulation qui sera l’arbitre suprême. Et cela ne saurait tarder, selon le premier ministre.
Mais assure le Premier ministre, en réponse à ceux qui seraient tentés de crier à l’arbitraire à travers cette opération d’assainissement, « toutes la télévisions qui se conformeront au cahier des charges seront agréées en tant que chaines algériennes, bénéficiant de toutes les mesures de soutien d’encouragement prévues par la loi.
Désormais, la balle est donc dans le camp des responsables de ces chaines offshore : ils doivent raisonnablement trouver leur comptes dans le nouveau cahier des charges, si leurs objectifs est de porter de vrais projets pour promouvoir le droit du citoyen algérien à l’information plurielle et propre. Mais si leur but est d’utiliser ces télévisions pour organiser les fuites d’argent, au moment où le pays est confronté à une crise économique majeure, ils doivent savoir que c’est la fin de la récréation. Parole de Sellal !