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Près de 38% des étudiants algériens consomment de la drogue

03-12-2015 17:30  Ameziane Athali

Une enquête sur la toxicomanie effectuée dans 10 wilayas d’Algérie a révélé que 37,7% des étudiants ont pris déjà de la drogue. Et à titre d'exemple de l'irruption du phénomène de la toxicomanie en milieu universitaire, l'enquête menée à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou par une équipe de médecins résidents en épidémiologie et en psychiatrie fait ressortir un taux de prévalence de la consommation de drogues (une ou plusieurs substances psycho- actives) de 09% des 55.000 étudiants que compte cette université.

La consommation spécifique par sexe est de 73.3% pour le sexe masculin et 6.7% chez le sexe féminin.

La motivation personnelle de cette consommation de la drogue représente le plus grand pourcentage (49%) alors que par rapport à l’influence du groupe et des amis elle est de 15% chez le sexe masculin et 09% chez le sexe féminin.

Ces chiffres ont été communiqués, jeudi, à l'occasion d'une rencontre organisée au niveau de la clinique de psychiatrie Fernane Hanafi de Tizi Ouzou.

L'étude en question a révélé que 7.4% des étudiants qui se droguent consomment du cannabis dont 91.4 % sont de sexe masculin 8.6 % de sexe féminin. La tranche d’âge la plus touchée est celle de 19 à 24 ans.

Toujours selon la même source, 7,4% des étudiants ont consommé au moins une fois du cannabis dont 94.5% des consommateurs déclarent avoir consommé du cannabis durant les 12 derniers mois précédant l’enquête et 38.5% ont une consommation régulière. Tandis que seulement 1.8% d'étudiants consomment de la cocaïne dont 88.9% de sexe masculin et 11.1% de sexe féminin.

Les médecins ont indiqué également que certains étudiants ont confié que le coût élevé de la cocaïne et sa disponibilité sur le marché local constituent un obstacle à sa consommation alors que 44,4%  l’ont consommé durant les 12 derniers mois et 39% l’ont été de 1 à 5 jours au cours des 30 derniers jours.

S'agissant de la consommation de psychotropes, l'enquête a révélé que 1.4% ont pris du Nozinan et Larrgatctil dont 28% des consommateurs réguliers, 1% de l'opium et 0,6% de l'héroine.

Des étudiants concernés par cette étude ont confié avoir pris des tranquillisants (Valium, Tranxen et Rivotril) avec 3.9 % dont 16,6% l’ont consommé au moins durant 1 à 5 jours dans le mois précédant l’enquête.

La consommation des substances volatiles (colles, gaz butane) a une prévalence de 3.5 % dont 11,7% l’ont consommé au moins durant 6 à 19 jours dans le mois précédant l’enquête.

Toujours selon la même enquête, "les résultats préliminaires ont montré que la consommation des substances psycho-actives est une réalité avec un taux de prévalence de la consommation des drogues chez les étudiants de Tizi-Ouzou qui est nettement supérieur au taux retrouvé au niveau mondial (3 à 5 %) et dans l’enquête nationale en 2010 (1,15%)".

Alors que "la consommation du cannabis (7,4%) est inférieure au taux mondial de 39,6% des étudiants ont consommé au moins une fois du cannabis" et "similaire des pays arabes notamment au Liban(12,3%) chez étudiants".

La même équipe médicale a relevé après cette enquête une prévalence de consommation de l'alcool dans ce milieu estudiantin de l'ordre de 19.8% dont 45% sur 187 étudiants de sexe masculin et 4.2% sur les 310 étudiants de sexe féminin. Alors que la prévalence de consommation de tabac est de 26.1% dont 83,1% chez les garçons et 16,4% chez les filles.



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