"L'Algérie compte près de 1,5 million de personnes qui souffrent de diverses pathologies rénales. Et parmi les 20.000 sous hémodialyse, 10.000 sont dans l’attente d’un improbable donneur pour pouvoir faire l’objet d’une vitale transplantation de rein", a indiqué, mercredi, le chef du service de néphrologie du CHU Neffissa Hamoud (ex-Parnet), le professeur Tahar Rayan. Il a ainsi fait état d'un "énorme déficit" de reins à greffer, faute de donneurs.
Tahar Rayan, qui s'exprimait sur les ondes de la radio nationale, a rappelé que depuis 1986, date à laquelle a été effectuée, au CHU de Constantine, la première greffe rénale, seulement 1.600 opérations ont pu être réalisées par les établissements hospitaliers nationaux maîtrisant la technique de transplantation, dont 165 l’ont été durant l’année 2015, par suite d'un don effectué par un parent.
Il n'a pas manqué de relever la difficulté de se procurer des organes à greffer par le refus des familles de personnes décédées à consentir à un prélèvement sur leur cadavre, bien que, indique-t-il, la législation algérienne, tout autant que la religion musulmane, qui le considère avec bienveillance, autorisent cette pratique.
Pour Tahar Rayan, "il s’agit d’une question culturelle" qui est à vulgariser, sans cesse, par des actions de sensibilisation de longue haleine à travers tout le territoire. Pour illustrer l’extrême détresse des personnes en attente d’un don de rein, le professeur Rayan signale que, chaque année, vient s’y ajouter une centaine d’enfants espérant une transplantation de ce précieux organe.